Santé: le parcours du combattant s'accroît, pour obtenir un rendez-vous !
La "queue" pour obtenir un rendez-vous !

C'était mercredi dernier sur Facebook: une photo a fait le Buzz : "Ce matin, à Dieppe : si vous deviez prendre un rendez-vous avec un ophtalmologiste, mieux vallait arriver tôt !".

Mais c'est, en réalité, tous les premiers mercredis du mois qu'une queue se forme à coté de la sous-préfecture pour espérer obtenir rendez-vous; témoignages : "Si les rendez-vous étaient donné continuellement le délais serait de 12 a 18 mois. Les secrétaires reçoivent (uniquement ce jour-là) aux environs de 800 appels téléphoniques ce qui les rends difficilement joignables.... du coup il vaut mieux se déplacer, peut-on lire dans un commentaire. "Impossible de les joindre par téléphone. Donc pas d'autres choix que de se déplacer. C'est désespérant de devoir prendre une heure sur son travail pour ça mais pas le choix."

Des témoignage poignants, marquant la détresse des patients : "Ma fille a été blessé au yeux a l'hôpital il m'ont dit de la porter urgence àu chu de Rouen."; "Concernant les urgences ophtalmologiques, c'est pas qu'il ne sont pas compétent c'est qu'il n'y a pas d'ophtalmo, c'est tout....";

Ce n'est un phénomène dieppo-dieppois, c'est national, sauf peut-être dans quelques grandes villes (Paris, et le littoral sud de la France): "Nous à Fécamp l'attente est de 8 mois minimum ......"; "Le centre de la france, c'est pire. Il y a beaucoup de villes où il faut faire plus de 80 bornes pour aller voir un cardiologue par exemple, parce qu'il n'y a rien aux alentours là bas."; etc.

C'est pour toutes les pathologies : "pareil pour les dentistes impossible d'avoir un rendez-vous en urgence. Tout est bondé ! Il faut attendre Aout septembre, juste pour remettre un plombage parti, et guerir une carie".; etc.

Cette pénurie de praticiens commence à faire l'objet d'articles de plus en plus nombreux dans la presse, qui alertent sur la gravité de la situation, en témoigne le billet d'Éléonore dans les information dieppoises du mardi 28 avril dernier. Celui-ci racontait le "parcours du combattant" de "Corinne", pour obtenir un rendez-vous pour stopper une rage de dents.

Cela confirme ce que nous dénonçons régulièrement sur notre blog, et dont tout le monde connait l'origine: le Numérus Clausus à l'Université

Instauré au début des années 1970, le numérus clausus nous a été présenté pour limiter le nombre de médecins formés chaque année par l'Université, dans le but de  "réduire les dépenses de Sécurité sociale". Déjà on prétendait que les Français "consommaient" trop de médecine et médicaments, comme s'ils allaient voir les médecins par plaisir. Celà a réduit le droit des jeunes à suivre des études de médecine, au point qu'aujourd'hui ils sont nombreux à aller se former en Algérie (les plus nombreux !), en Belgique, ou en Roumanie.

L'incurie des gouvernements successifs — qui ont maintenu le Numérus Clausus depuis 45 ans — crée des pénuries dans toutes les spécialités.
  • Aujourd'hui on continue de produire moins de médecins qu'à la fin des années 1960 en France, alors que la population française a augmenté de 10 millions d'habitants depuis cette époque.
  • Aujourd'hui le flux de départs en retraite des médecins s'accélère en France, bien qu'ils soient nombreux à avoir dépassé largement la limite d'âge !

La pénurie est générale:

  • => pénurie de médecins généralistes,
  • => pénurie de spécialistes,
  • => pénurie de d'anesthésistes,
  • => pénurie de chirurgiens
  • => pénurie de dentistes,
  • => pénurie de d'ophtalmos,
  • => pénurie de gynécologues, etc,
  • => mais aussi pénurie de médecins du travail.

Aujourd'hui le gouvernement s'en fout: il a l'oeil rivé sur les profits à faire réaliser aux grosses entreprises et aux actionnaires; il travaille à dégrader encore la situation en matière d'équilibre des territoires, avec la nième réforme hospitalière, et la réforme territoriale qui ne cherche qu'à éloigner les décideurs des cotoyens-usagers-consommateurs.

Il devient urgent que les gens se mobilisent pour défendre leur système de santé, et exigent des pouvoirs publics des mesures de drastiques, qui passent notamment par la suppression du Numérus Clausus à l'Université.

La CGT est disponible pour y contribuer.

La journée d'actions et de manifestations du 19 mai 2015 peut y contribuer.
Retour à l'accueil