Seine-Maritime: La CGT inquiète pour l’avenir de l’emploi face aux réformes territoriales
02 juin 2015« Création des métropoles, fusion des régions, dévitalisation des conseils départementaux à l’horizon 2020... Combien de milliers de suppressions de postes ? ». La CGT entre en guerre contre les réformes successives des territoires, coupables à ses yeux de répondre à une logique implacable d’austérité.
"En Seine-Maritime, l’union départementale du syndicat a récemment réuni ses militants pour une journée d’étude sur la question, afin de définir des actions d’alerte à l’attention des élus comme de la population. D’ores et déjà, la CGT compte bien s’offrir une tribune à l’occasion du congrès des régions de France, organisé les 25 et 26 juin prochains à Rouen.
"Ce congrès abordera inévitablement la question des futures grandes régions, issues de fusions qui laissent craindre à la CGT des pertes massives d’emplois. La mutualisation des services entre Haute et Basse Normandie entraînera obligatoirement des doublons, et donc des suppressions de postes, prédit le syndicat.
"Qu’il s’agisse du personnel des conseils généraux, comme de celui des services de l’État. En l’occurrence, à la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), « on reçoit actuellement des diagnostics, suite aux rencontres entre les actuelles directions régionales », explique une élue CGT. « Le préfet doit avoir rendu sa copie fin juin, mais à ce jour, nous, représentants syndicaux, ne savons toujours rien sur la manière dont seront réorganisés nos services. »
"Selon le syndicat, l’État pourrait profiter du nombre conséquent de départs en retraite annoncés pour ne pas les remplacer. « La fonction publique de l’État, territoriale et hospitalière, verra partir en retraite 37 000 de ses 150 000 agents en Haute-Normandie, assure la CGT. Les plus nombreux concerneraient la territoriale : 41 % des départs. »
"Mais les conséquences de la réunification normande ne demeurent pas le seul sujet de préoccupation territoriale des militants syndicaux. Au conseil général également, les annonces de la nouvelle majorité — fermeture des maisons du Département, coupes budgétaires — comme le redéploiement de certaines compétences vers la Métropole ne sont pas de nature à rassurer la CGT. « Nous avons de grosses inquiétudes sur le sort des agents contractuels, qui représentent 38 % du personnel au conseil général », indique Christine Boulier, déléguée syndicale au conseil général 76.
"Au-delà de la question de l’emploi (« l’État organise l’un des plus grands plans de licenciements », écrit la CGT), c’est aussi sur celle de la préservation du service public que l’union départementale CGT veut agir. Celle-ci exige ni plus ni moins « l’abrogation de ces réformes et le retrait du projet de loi NOTRe, qui portent la liquidation des services publics pour tous »."
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Compléments :
Car:
- La réforme territoriale, c’est l’austérité. Son but est de mettre nos collectivités, nos services publics et les agents au service des intérêts de la compétitivité, c’est-à-dire de la guerre économique. Une fois encore, le gouvernement veut réduire les moyens alloués aux politiques publiques et nous faire croire que les agents de la Fonction publique pourraient faire autant voire plus avec moins de moyens !
- La réforme territoriale, c’est l’inégalité. Avec la métropolisation et les fusions de région, le gouvernement et un certain nombre d’élus de grandes collectivités veulent concentrer les moyens et les lieux de décision autour de quelques grands ensembles. Tant pis pour le reste du territoire condamné à la désertification et à devenir une réserve touristique.
- La réforme territoriale, c’est l’autoritarisme. Aucun véritable bilan des réformes précédentes, aucun débat préalable sur les besoins de service public, aucune négociation réelle sur le projet n’ont été menées avec les acteurs concernés.