Une rentrée sous hypnose

Lu sur le site de la CGT-Cadres

Hasard du calendrier, la semaine dernière se sont ouverts le même jour, le congrès mondial de l'hypnose et les universités d'été du Medef.

A priori, rien à voir... Quoi que... Si les uns cherchent à vous endormir pour guérir vos bleus à l'âme, pratiquer quelque geste chirurgical ou vous aider à arrêter de fumer, les autres sont passés maîtres dans l'anesthésie pour vous détrousser.

Comme Kaa le serpent du Livre de la jungle, Pierre Gattaz prétend endormir tout le monde avec sa sempiternelle litanie : « trop de normes, trop de règles, trop d'impôts, trop de tout... » et d'en appeler à en finir avec le Code du travail pour lui substituer « des accords d'entreprises prioritaires qui mettent en priorité le dialogue social dans les entreprises. » En échange de quoi, le patron des patrons n'ose plus promettre un million d'emplois, mais il assure que « le gouvernement qui règlera ce problème rentrera dans l'Histoire ».

On pourrait sourire de ces exhortations si, la loi Rebsamen à peine promulguée, Manuel Valls n'avait annoncé sa volonté d’« aller plus loin » dans la réforme du marché du travail en donnant plus de poids aux accords d'entreprise par rapport à la loi : un chamboulement activement soutenu par le Medef.

Nul n'ignore que les pas de deux entre le Premier ministre qui déclarait son amour de l'entreprise et Pierre Gattaz se paient en général par des reculs sociaux et des cadeaux à fonds perdus. Assouplir le droit du travail est donc devenu le sujet de la rentrée Le Medef veut que le « problème » soit réglé « d'ici à Noël », le Premier ministre a promis que ce sera l'un de ses prochains « grands chantiers ». « La loi ne peut plus tout définir aujourd'hui », a développé jeudi soir son ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, en clôture de l'université d'été du Medef.

Mais n'allez pas penser que le ministre de l'Economie et Manuel Valls sont hypnotisés par le Medef.

Après avoir beaucoup compté sur l'autosuggestion pour infléchir la courbe du chômage, le futur ex-ministre du Travail va laisser sa place, mais si l'on évoque la fusion du ministère du Travail au sein de Bercy, ce n'est pas par hasard... Macron est dans tout... tout est dans Macron.

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