Et David Pujadas dégaina le Code du Travail honni
10 sept. 2015
En fait, France 2 nous avait déjà fait le coup en mai 2014, mais à l'époque c'était François Lenglet qui était arrivé à l'écran avec un Code du travail français de 3000 page et un code allemand de 100 pages.
A l'époque les gens sérieux avaient objectés que le Code Français présenté par François Lenglet, contenait aussi des commentaires et la jurisprudence (notamment les arrêts de la Cour de cassation), et que le Code du travail allemand, complété de ses commentaires et la jusrisprudence faisait aussi 3000 pages.
Mais rien n'est assez gros pour tromper les français !
Déjà, le titre du 20 heures omettait de lui accorder une majuscule : « Travail : la fin du code ? »
Puis le présentateur annonçait la « réforme du droit du travail : le gouvernement va faire primer la négociation sur la loi ».
Et interrogeait sur son unique préoccupation : « Le Code du travail va-t-il mincir ? »
Le 20 heures de France 2 a l’habitude de s’appesantir sur le poids et l’épaisseur du Code du travail, dont des piles entières illustrent de nombreux sujets consacrés à son indispensable cure d’amaigrissement.
Le JT reprend ainsi l’image de la couverture du livre de l’économiste libérale Agnès Verdier-Molinié, à qui la chaîne a déjà déroulé un tapis aussi rouge que la couverture dudit Code.
Le JT de France 2 reprend surtout les arguments et les chiffres répétés par le Medef… et unanimement invalidés, du Monde à Slate en passant par l'Humanité et Mediapart, et même Le Figaro.
Au travers des pseudos « décryptages » l’on apprend tout de même que l'édition Dalloz (en général prise comme référence) ne comporte pas seulement les articles de loi mais aussi des pages et des pages de « notes de rédaction » et de « notes jurisprudentielles ». C’est ce qui explique son surpoids.
On y apprend aussi que les Allemands ont un Code aussi prétendument obèse que celui des Français, avec ses trois mille pages.
Après un sujet expliquant que le gouvernement envisage de « bouleverser la hiérarchie existante en faisant primer la négociation sur la loi », Jean-Paul Chapel détaille en plateau certains changements concrets que la réforme entraînerait. C’est à ce moment que le présentateur brandit son pavé.
« Jean-Paul, petite question complémentaire, est-ce que cela va alléger ceci : notre fameux Code du travail, si lourd avec ses près d’un kilo et demi. »
« Non, David. » Malheur de malheur ! « Ce Code, il sera toujours aussi lourd avec ses quelque trois mille pages. »
Trois mille pages ? C’est monstrueux ! « Merci Jean-Paul, trois mille pages, ça fait effectivement beaucoup de lecture », conclut David en tapotant son pavé.