CGT Air France : "le traitement médiatique a été orienté et manipulé par la direction"

Vidéo du journal l'Humanité ('Humanité.fr). Interview de militants d'Air-France

C'est la direction qui licencie, Manuel Valls qui traite les salariés en colère de "voyou"... Et les médias qui prennent le relais ! C'est choquant !

"Les extrémistes d'Air France vont-ils tuer la compagnie ?" titrait sans nuance la presse aux ordres. Syndicats "intransigeants" et "employés hostiles" seraient responsables de la dégradation de la compagnie aérienne, de sa santé financière.

Pire, des "cadres" d'Air France, qui voulaient "tout simplement" annoncer aux salariés la fermeture de lignes et la suppression de 2 900 postes avec des licenciements à la clé, seraient tombés dans un "guet-apens" lors du comité central d'entreprise.

"Air France, la honte", ont éditorialisé de nombreux journaux, rappelant "l'arrachage" des vêtements du DRH et du responsable des long-courriers de la compagnie lors de l'incursion de salariés pendant la réunion.

Et pour couronne rle tout, le premier ministre Manuel Valls a traités ces salariés de "voyous" et a promis des "sanctions lourdes", comme aux pires moments des gouvernements les plus antisociaux

Depuis les faits, le compte rendu du CCE d'Air France s'est résumé dans les grands médias à des chemises déchirées, une déferlante de condamnations politiques — du PS au FN —, de bords qui, finalement, se rejoignent ! C'est, comme toujours, le "Haro" contre les intérêts des 99% de la population; protection absolue des privilèges des 1% les plus riches ! 

  • >> Oubliés la succession de plans sociaux et les efforts des salariés de la compagnie depuis quatre ans.
  • >> Effacées les questions qu'il aurait été utile de poser sur la mauvaise gestion de l'entreprise ou le renoncement à l'investissement dans un secteur pourtant en croissance.

Lors de la manifestation du 8 octobre, Liguel Fortéa, le secrétaire général de la CGT Air-France a déclaré au journal l'Humanité (voir la vidéo):

"Il faut construire, mais pour construire one ne peut pas le faire tout seul; il faut vraiment que le dialogue s'instaure. La CGT propose avec l'intersyndicale, une feuille de route tripartite, dans la quelle la direction, les organisations syndicales, et le gouvernement, doivent se mettre autour de la table". Ce que la CGT souhaite, c'est que dans cette feuille de route on parle des investissements d'Air-france, de la stratégie de développement d'Air-France. ON veut bien parler de productivité, parce que pour nous ce n'est pas un gros mot, mais il faut qu'il y ait une trajectoire sociale parallèle qui s'établisse, et, bien entendu, on est pour le maintien de l'emploi. On ne laissera aucun licenciement se faire au sein de la compagnie."

Marc Allot, Le délégué syndical CGT d'Air-France, de son coté, a déclaré (voir la vidéo):

"Aujourd'hui les salariés sont au bord de la falaise. Le choix qui leur est proposé c'est: ou tu sautes, ou bien on te pousse" (...) "Il n'y a aucun dialogue social, actuellement à Air-France; Il y a des concertations, on met une feuille sur la table, et puis on met l'arme sur la tempe des salariés et des organisations syndicales, en disant signez, ou alors ça va être encore pire. (...)

Sur le traitement médiatique, il poursuit:

"Le traitement médiatique a été totalement orienté et manipulé", ajoute-t-il, en ajoutant un message de compassion envers les deux dirigeants qui, pour lui, ont été des fusibles de la direction. Il dénonce le fait que "l'invasion du CCE a été littéralement organisé par la direction. C'est une farce ! On a pu accéder au siège d'Air-France. Les portes étaient grandes ouvertes." (...)

Cette affaire Air-France, et son traitement médiatique nous conduit à tirer trois enseignements essentiels, qui valent pour l'ensemble de l'actualité sociale :

Premièrement: il faut renforcer la CGT ! Car les salariés ont besoin d'un vrai outil, et  d'un outil solide pour se défendre; seuls et isolés, les salariés ne sont que des fétus de paille, promis à être emportés par la brutalité de la tempête animée par le patronat. Ce n'est qu'unis dans le syndicats, que les salariés se donnent les moyens de résister.

Deuxièmement: la concentration de la presse et des médias entre les mains de propriétaires tous membres militants du Medef, livre l'actualité sociale à la manipulation médiatique permanente (voire l'affaire des Guignols de Canal+), et aux lobbies qui défendent des intérêts diamétralement opposés à ceux des 99% de la population. Il faut renforcer la communication CGT. S'abonner à la NVO et diffuser plus et mieux la presse CGT:  c'est important !

Troisièmement: La lutte de classe c'est tous les jours, et dans cette lutte de classe il y a deux acteurs: d'un coté, le grand patronat et ses amis spéculateurs et prédateurs; de l'autre coté, les salariés avec leurs organisations syndicales. Il n'y a pas de milieu, ni d'endroits "neutre". Il faut choisir. Face au patronat, c'est le nombre qui fait la force des salariés.

Retour à l'accueil