Banque : on peut refuser la facturation de son compte courant avant le 31 décembre
2,50 euros prélevés chaque mois pour la tenue d'un compte courant, soit 30 euros par an, c'est ce que la BNP prélève sur ses clients.

A partir du 1er janvier, la plupart des banques vont facturer des frais de tenue de compte, car la tendance est à la généralisation du système de pompe : toutes les grandes banques s'y mettent.

Après les chèques payants, la facturation des retraits, elles font preuve d'une imagination débordante, voire sans limite.

Il est vrai que les actionnaires poussent les conseils d'administration à décider d'augmenter leurs dividendes.

En effet, il n'y a plus aujourd'hui de banque complètement publiques — à l'exception peut-être de la Caisse des dépots — et, en tout cas, elles sont toutes devenues des Sociétés Anonymes avec des actionnaires. Elles n'ont qu'un seul objectif: le fric !

Même la Banque postale a un actionnaire: le Ministère des Finances; elle doit, comme les autres, lui verser son obole. Cela n'a plus grand chose à voir avec le Service public.

Prétexte !

Le prétexte officiel de cette "innovation" bancaire serait principalement de compenser les pertes liées au plafonnement des agios en cas de découvert. En fait c'est faux ! Mais il faut bien trouver un "bonne" raison. La technique est donc de se payer sur le "gogo": c'est à dire le client !

Car l'argument ne tient pas !

Tout le monde sait que les banques ont des ressources qui proviennent tout simplement de leurs activitées bancaires, qui ne se limitent pas à la tenue des comptes courants ! Des ressources? Il y en a, ne serait-ce que celles provenant de leurs spéculations boursières ou de leurs activités lucratives. Car, après tout, la banque c'est un métier !

Leurs bénéfices ont augmenté de 7% sur un seul semestre !

En effet, les banques ont vu leurs bénéfices augmenter de 7% pendant le 1er semestre 2015. Il y avait sûrement là de quoi financer d'autres activités, comme la tenue de comptes, sans risquer pour cela de se retrouver "sur la paille".

Non contentes d'avoir été renflouées par l'État après le Krach boursier de 2008 — qu'elles ont provoqué par leurs spéculations — renflouées avec de l'argent que l'État leur a emprunté par ailleurs, emprunts qui gonflent la dette de l'État — que les contribuables doivent rembourser à charge d'austérité — les banques considèrent sans doute que le mouton peut être tondu un peu plus, sans risquer une intervention offusquée de l'État.

N'oublions pas qu'avec le CICE, l'État les arrose aussi de milliards d'euros, ce, sans aucun contrôle (il se l'ait interdit, "la main sur le coeur", et "droit dans les yeux" a dit le ministre! Alors protester contre la mise en oeuvre de procédures abusives ? Il ne faut rien en attendre de lui. Rappelons au passage que le CICE sert, d'un coté à gonfler les dividendes des actionnaires, et de l'autre à supprimer des milliers emplois dans le secteur bancaire. Alors, pourquoi se gêner ?

En conséquence les frais de tenue de compte seront cette année de:
  • BNP : 30 euros par an
  • Société générale : 24 euros par an
  • HSBC : 24 euros par an
  • CIC : 24 euros par an (comme c'était déjà le cas)
  • La Banque postale : 6,20 euros par an
  • Banque populaire, Caisse d'Epargne, Crédit agricole, Crédit mutuel : tarification variable selon les régions.
  • LCL : rien pour le moment mais une tarification serait mise en place pendant l'année
Refuser par lettre recommandée !

"Il faut refuser. Le client a le pouvoir de dire non", encourage l'Association Française des Usagers des Banques. Elle met en avant l'article L312-1-1 du code monétaire et financier. Les banques ont dû informer des nouveaux tarifs deux mois avant leur application, et les clients ont jusqu'au 31 décembre pour envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception pour refuser la nouvelle tarification, comme le permet la loi. La banque devra alors appliquer le tarif antérieur, c'est-à-dire la gratuité pour la tenue de compte, si tel était le cas.

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