Orange: Oligarques, bas les pattes !
06 janv. 2016En mettant l'accent sur le risque d'augmentation des tarifs des mobiles, les médias cachent l'essentiel: le risque que les oligarques ne mettent la main sur l'opérateur historique. C'est l'arbre qui cache la forêt.
Déclaration de la Fédération CGT des activités postales et de télécommunications
La presse se fait l’écho de négociations en cours entre Orange et Bouygues. Bouygues rentrerait au capital d’Orange à hauteur de 15% par échange d’actions et obtiendrait deuxadministrateurs.
Ces mêmes sources annoncent le démantèlement de Bouygues Télécom entrainant de graves conséquences pour les salariés et les prestataires de cette entreprise.
La presse parle même, à cette occasion, de possibles nouveaux désengagements de l’État.
Si ces rumeurs étaient fondées la CGT ne voit pas d’un bon œil l’arrivée d’un riche patron du privé qui vend son entreprise pour s’enrichir personnellement.
Il le fait avant qu’elle ne se déprécie du fait qu’il n’a pas suffisamment investi, ni pour faire la convergence, ni dans les fréquences 4G (rappelons que l’Etat lui a permi (rappelons que l'Etat lui a permis, contrairement aux autres, d’utiliser pour la 4G, lesfréquences 1800MHZ, achetées jadis pour faire de la 2G ). Quant à son investissement dans la fibre optique il reste des plus modestes. Il est clair qu’Orange redevient pour le marché « une valeur de croissance » aussi bien dans l’hexagone qu’à l’étranger(achat de Jazztel en Espagne,0montée au capital de Méditel auMaroc, achat d’entreprises enAfrique...) ce qui aiguise l’appétit de la finance.
D’ailleurs après Bouygues, Bolloré (Vivendi) se dit intéressé pour renter à son tour dans le capital d’Orange.
Depuis 1789, le droit à la communication est inscrit dans la déclaration des droits de l’homme et du Citoyen.
L’ONU a de son côté, reconnu Internet comme un droit fondamental au même titre que l’eau, le gaz et l’électricité. Il est un facteur important d’échange de connaissances et de démocratie.
Le développement des entreprises du secteur passe par une vision stratégique et industrielle de long terme, en rupture avec les critères exclusifs de rentabilité financière et de dépendance envers les gros actionnaires et les marchés financiers.
Il faut donner la priorité à l’investissement, à la recherche/développement, pour des produits socialement utiles, et écologiquement compatibles avec le développement durable, plutôt qu’à la redistribution des dividendes. Et seul le service public mis hors de portée des contraintes du marché pourra le faire.