Source: Les Affliches de Normandie, 6 janvier 2016

Source: Les Affliches de Normandie, 6 janvier 2016

On le sait depuis longtemps déjà — et notre blog de l'Union locale CGT s'en fait écho régulièrement — la région dieppoise, et toute la Haute-Normandie, risque de se trouver dans une situation critique d'ici quelques années.

Mais ce n'est pas propre à la Haute-Normandie puisque. Sur la période 2007/2015, la région Ile-de-France constate déjà une diminution de 6% des médecins en activité régulière.

Les chiffres de la pyramide des âges sont éloquents :
  • 55% des médecins hommes ont plus de 54 ans, et
  • 26,7% des médecins femmes ont plus de 49 ans.

Or il faut 9 ans pour former un médecin: à l'évidence les années à venir vont être terribles !

Non, ce n'est pas parce que les médecins voudraient — à juste raison — bénéficier comme tout le monde des 35 heures qu'il y a problème !

On veut aujourd'hui nous faire croire que la solution viendrait de l'étranger. Certes le nombre de  médecins titulaires d’un diplôme obtenu hors de France augmente depuis 2007 (+42,7%). Toutefois ces médecins ne peuvent pas aujourd’hui pallier le manque d’effectifs car ils privilégient massivement l’exercice salarié (62%) ou mixte (13%). Vont-ils nous dire que l'amélioration des relations entre Cuba et les USA nous permettrait de bénéficier, demain, d'un apport en France de médecins cubains ? Est-ce sérieux ? Et si la France arrêtait de vivre d'expédients ?

C'est parce que depuis 40 ans on a produit moins de médecins chaque année — près des deux tiers de moins pendant la moitié de la période !!! — que chaque année dans les années 1960, qu'on est dans cette situation de pénurie. Il faut le reconnaitre enfin, et prendre enfin les décisions qui s'imposent !

Pénurie de médecins: la catastrophe est pour demain !

Aujourd'hui les derniers médecins formés dans les années 1960 quittent la vie professionnelle et juissent d'une retraite méritée, et ceux formés dans les années 1970 s'apprètent à le faire.

En conséquence, il ne reste aujourd'hui que les médecins des "classes creuses" pour faire face aux besoins croissants d'une populatuion qui a augmenté de 10 millions de personnes depuis 1970.

Le problème est aggravé du fait que, non seulement le corps médical va subir une érosion brutale de ses effectifs, mais que leur renouvellement s'annonce très aléatoire. Le corps médical de la Haute-Normandie a déjà fondu de 3,5% pepuis la précédente decennie. Si la situation est stable à Rouen, le reste de l'anciene région se dégrade rapidement. Si l'on y compte encore 1600 généralistes, l'érosion va s'accélérer à brève échéance: les sexagénaires y représentent 1 généraliste sur 3, tandis que les quatragénaires en repésentent à peine 14 sur 6. A l'évidence, le corps médical de ce territoire risque de se retrouver réduit de moitié dans une dizaine d'année.

L'Agence régionale de santé (ARS) évalue à 700 le nombre de médecins hauts-normands qu'il faudra remplacer d'ici 2022. Or le chiffrage de l'ARS situe à seulement 200 "l'apport net tendanciel de 2013 à 2022". La différence entre 700 et 200 est bien de 500, chiffre confirmé par le rapport de l'ARS sous l'appellation de "besoin net tendanciel". Ces 500 représentent en réalité le décifit de médecins.

On sait que le vieux rève du Medef et des politiciens réactionnaires qui sortent leurs livres-programmes les uns derrière les autres ces temps-ci est de repousser l'âge de la retraite à 67 ans, mais on ne pourra pas demandert indéfiniment à de vieux médecins fâtigués d'allonger encore d'avantage de ssemaines qui pour certains dpassent les 50 heures. Place aux jeunes ! 

Gouverner c'est... prévoir !?! Ils n'ont rien prévu !

"Gouverner c'est prévoir" dit le vieil adage. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'en matière de santé, nous gouvernants successifs n'ont rien prévu. Aujourd'hui on est "dans le mur". Et le gouvernement actuel poursuit les vieilles recettes malthusiennes qui ont fait faillites !

Le mythe d’une mauvaise répartition des médecins avec des régions sur et sous-dotées a perduré quelques années avant que s’impose l’évidence : il existe des déserts médicaux jusque dans Paris. Quasiment toutes les régions sont sous-dotées en médecins ou en passe de le devenir. Le point de non-retour a été atteint, et le relèvement tardif du numerus clausus, encore en dessous du chiffre de 1971, ne fonctionne pas.

Aujourd'hui, il faut s'y résoudre ! Il faut supprimer d'urgence le numérus clausus qui réduit les possibilités d'entrée en 2e année de médecine, et former beaucoup plus massivement de nouvelles générations de médecins.

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