Vœux 2018 de l'Union Locale CGT de Dieppe
10 janv. 2018Chers amis, chers camarades,
Chaque année, et cela reste un plaisir, nous repassons ensemble le film de l’année écoulée au rythme de nos luttes et au travers des discours, mes prédécesseurs, que je salue et moi-même, dressons le bilan des mauvais coup combattus et de ceux à venir.
Au travers de nos discours, nous aspirons à un monde meilleur, à une prise de conscience collective à une société de partage et de solidarité qui seraient une cocagne pour les syndicalistes que nous sommes, nos parents et nos enfants.
Enfin nous souhaitons à toutes et à tous un monde du travail libéré de ses chaines paupérisantes et contraignantes, c’est-à-dire de notre société capitaliste.
Cette année n’échappe pas à la règle et c’est le fil d’une année précédente que je vais brièvement rembobiner…
Mais pas 2017.
Même si nous pouvons encore une fois nous dire que nous n’avons pas à rougir de ce que notre Union Locale a réalisé sur le terrain de l’action…
Dans un climat délétère et vindicatif de ceux qui ont le pouvoir gouvernant et médiatique, je parle ici des grands groupes financiers qui dirigent le monde, et notre pays par la même occasion, à l’encontre de notre syndicat CGT, Dieppe a réussi à mobiliser contre la loi travail.
Nous avons remporté toutes les élections auxquelles nous avons proposé des candidates et des candidats CGT, souvent avec plus de 90% des voix.
Nous avons continué de donner la part belle à la culture ouvrière et sociale, très souvent en compagnie de Jacky et de l’IHS CHT 76.
Nous avons tenu un beau congrès et élu une nouvelle équipe, avec une belle participation de plus de 200 camarades, pour une union locale de 1700 adhérents, c’est dire si notre territoire est riche de son interprofessionnalité…
Nous avons honoré plus d’une quarantaine de nos camarades comptant plus de 50 années de présence à la CGT.
Comme chaque année, nous avons soutenu, défendu, distribué, défilé, discuté, convaincu…
Mais au regard du bilan de cette année, où nous aurons eu quelques satisfactions, nous pouvons dire que 2017 a été une année très rude pour l’ensemble des salariés, retraités et privés d’emploi, mais aussi extrêmement décevante pour le militant syndicaliste que je suis…
Mais je vous l’assure, même si j’assume pleinement l’échec que nous avons connu dans la bataille contre les réformes, je ne m’avoue pas vaincu.
Je cherche, je discours avec mes camarades, jeunes syndiqués ou vieux loups de notre mer rouge, et je vous promets que si ce n’est pas demain, il viendra un moment…
- Où les petits marquis préfabriqués n’accèderont pas aux plus hautes responsabilités,
- Où l’enfumage commercial d’un « Black Friday » à la française n’imposera pas la consommation obligatoire,
- Où le « décervelement » de masse des économistes à la petite semaine, venu propager la bonne parole de Père Mulliez, du Frère Ghosn ou autres capucins Arnault, Pinault ou Drahi dans les fast-foods de l’info ne seront plus considérés comme une vérité incontestable,
- Où les faits divers arrêteront d’être des faits de diversion,
- Où les icones « intellectuelles » ne seront plus des « Hanouna » ou des « Nabila »
- Où les rêves enfantins ne seront pas d’être une marchandise à 220 millions d’€ pour les jeux du cirque d’un Qatar venu s’enquérir d’une vertu populaire
Le temps de la honte de classe qui nous est imposée, au prétexte que le rêve d’être milliardaire devrait mener tout à chacun, ne prospèrera pas encore très longtemps.
Non il reviendra le temps où le courage des idées étaient celui de l’émancipation et du progressisme, celui de la lutte de classe tout simplement, et n’en déplaise à M. Warren Buffet, celui où c’est notre camp qui la gagnera.
Donc c’est un coup d’œil dans un rétroviseur plus lointain que je vous propose en quelques lignes celui d’il y a quelques années…
Il y a cinquante ans, oui il y aura 50 ans cette année que beaucoup de choses ont changé.
Tout d’abord il y a 50 ans sortait le western crépusculaire mais grandiose de Leone, « Il était une fois dans l’Ouest », qui sonnera le glas définitif des légendes hollywoodiennes manichéennes du gentils « cow-boy » contre les méchants, souvent, « Peaux-rouges ».
Aragon claquait la porte du Goncourt et pour Dutronc « il est 5 heures Paris s’éveille »
Il y a 50 ans, c’est la guerre au Viêt-Nam, c’est les assassinats de Martin Luther King et Kennedy, C’est le printemps de Prague.
Mais il y a 50 ans, c’est surtout cet élan de progrès social gagné par la lutte. Ces conquis sociaux arrachés par la grève et par les occupations d’usine. Une augmentation de 35 % du SMIG et de 10 % des salaires, la création de la section syndicale d’entreprise et une quatrième semaine de congés payés, font entre autres l'objet des accords de Grenelle.
A jamais, par ce que l’on appelle « Mai 68 », mais aussi par ceux de 36, nous devons, sans copier, mais en nous inspirant, retenir que seuls les salariés ont leur destin entre leurs mains, nous devons mettre tous les moyens humains et financiers de notre syndicat dans cette force de conviction que doit être l’éveil des consciences que « sans eux rien ne se fera ». La délégation de pouvoir à un élu ou mandaté CGT, sans implication, ne sera rien.
Seule la force de persuasion d’un vaste mouvement de masse changera de nouveau le cours de l’histoire sociale de notre pays…Le meilleur avenir d’un salarié c’est le salarié lui-même qui le consacrera par sa volonté de changer cette société au service de l’oligarchie dominante.
Malgré toutes nos convictions, sans vous nous ne sommes rien…Ensemble nous gagnerons tout…
Je vous souhaite une très belle année de cinquantenaire
Une bonne année 2018
Vive la lutte, vive le progrès social et vive la CGT