une date importante dans la construction des luttes à venir
Ce jeudi 22 mars 2018 restera comme une date importante dans la construction des luttes à venir.

Si le 15 mars dernier déjà, à l’appel des organisations syndicales des retraités et des salariés d’EHPAD, la mobilisation avait déjà donné un signe fort, celle d’hier à l’initiative des syndicats de la fonction publique, des cheminots, mais aussi de très nombreuses autres fédérations de la CGT, apporte la preuve de la construction d’une véritable riposte à la casse sociale du gouvernement.

Dans son discours, Mathias Dupuis, secrétaire générale de la CGT de Dieppe l’a rappelé :

« Après la loi travail imposée à coup de 49-3 et sa grande sœur à coup d’ordonnances, réduisant à néant plus de 70 ans de conquêtes sociales, le gouvernement affiche clairement la couleur pour les trois versants de la fonction publique : supprimer 120.000 postes dans les 3 ans à venir, instaurer la mise en concurrence des agents à travers un système au mérite, substituer l’emploi précaire à celui de fonctionnaire sous statut et privatiser….

La casse programmée de la SNCF…

…La chasse aux Privés d’emploi, … Juste pour rappel, la fraude représente 0,4 % alors que, selon un rapport de la Cour des Comptes, la fraude des entreprises aux cotisations sociales (Travail dissimulé, travailleurs détachés, heures non déclarées…) explose (elle a doublé depuis 2007 !) pour se chiffrer aujourd’hui à plus de 20 milliards d’euros par an. En comparaison, la fraude des particuliers aux prestations sociales, tant stigmatisée pour faire diversion est en grande majorité récupérée puisque le taux de recouvrement est de 90%.

Si le même zèle était déployé pour récupérer les 20 milliards manquants causés par les employeurs fraudeurs, leur « trou » de la sécurité sociale serait comblé !

Contre le chômage de masse, organisé par le gouvernement afin de maintenir les salariés dans la précarité, la CGT a réaffirmé sa volonté de rendre effectif le « droit au Travail » que la France a ratifié dans les traités internationaux.

La hausse de la CSG pour tous a un véritable effet dévastateur pour l’ensemble des retraités.

C’est aussi la casse du système de santé avec de vraies disparités selon les revenus et selon les territoires. »

De très nombreuses corporation, non seulement de la fonction publique, mais rejoint par des salariés du privé ont garni le rassemblement où l’on pouvait compter plus de 1200 personnes.

Les salariés de l’Education, des finances, de la Santé, du Conseil Départemental et des Mairies et bien d’autres ont rappelé leurs revendications pour les salaires mais aussi pour l’emploi et les conditions de travail. Les Salariés/Usagers ont bien compris que ce combat était celui de tous.

Cela démontre un véritable attachement aux services publics…

MAIS AU FAIT, C'EST QUOI LE SERVICE PUBLIC ?

« C'est une activité exercée directement par l'État, ou par une collectivité territoriale, dans le but de satisfaire un besoin d'intérêt général sans recherche de bénéfices. Ses caractéristiques, si chères à notre République, sont : continuité, égalité, neutralité et laïcité.

La neutralité des fonctionnaires assure un égal accès aux usagers quels que soient leurs moyens financiers, leur lieu de résidence, leur origine sociale, religieuse ou ethnique.

Le financement des services publics est garanti par l’impôt. La Sécurité sociale (santé, CAF, retraites) est fondée sur les cotisations sociales.

Ces cotisations sociales que ne paiera pas votre employeur (puisqu'il en est exonéré de plus en plus souvent), c'est vous qui les paierez par la privatisation de la santé et des retraites.

Ces services publics dans lesquels on veut supprimer plus de 120.000 postes de fonctionnaires ne fera qu’aggraver la situation, puisque la fonction publique souffre déjà̀ d’un manque d’effectif depuis des années avec le non remplacement d’un certain nombre de départs en retraite.

De fait, certaines missions qui étaient assurées par les agents de la fonction publique, le seront au fur et à mesure par les salariés du privé (à coup d’externalisation de service) avec le recours massif aux contrats précaires.

Le statut de fonctionnaire, sera remplacé́ partiellement par des contractuels, faisant apparaitre de nouvelles catégories de précaires au sein de la fonction publique (Aujourd’hui les précaires contractuels représentent près de 17% des effectifs).

L’histoire se répète, puisque cette stratégie politique a été mise en place depuis des années dans certains secteurs comme France Telecom et à la poste, avec les conséquences graves que nous connaissons (multiplications des suicides au travail, sous-traitance du service postale etc…)

L’avancement au mérite : Nous ne connaissons que trop la finalité́ de ce type de discours démagogique. L’idéologie méritocratique est une machine de guerre contre les droits collectifs et le statut des fonctionnaires.

Elle sert régulièrement de sanction disciplinaire déguisée contre les mouvements collectifs et actions syndicales (avec tous les chantages que nous connaissons).

Conditions de rémunération et de travail toujours difficiles : Le fonctionnaire serait un privilégié bien payé : En fait, depuis des années le point d’indice est bloqué. On compte près de 20% de perte sur le pouvoir d’achat depuis 2000 pour les agents de la fonction publique.

Mais aussi toutes ces politiques auront des conséquences pour l’ensemble des services rendus au public. La conjugaison de la baisse des dotations et de la volonté́ affichée de confier des missions au secteur privé, implique une course au moindre coût avec des conséquences prévisibles comme la difficulté́ d’accès de toutes et tous au service public, la dégradation des conditions d’accueil et de sécurité́ (notamment au niveau du transport, où l’entretien des matériels roulants va être tiré vers le bas), des risques de malversations, de pratiques illégales ou abusives ainsi que la porte ouverte au clientélisme et à la corruption. »

La colère et le sentiment d’injustice se démontrent au fil des rassemblements mais aussi des luttes que mènent les salariés des entreprises comme celle qui est menée en ce moment par les salariés de Fremach à Saint Nicolas. Ils sont en grève depuis 3 jours maintenant car la prime de 1000 € qui devaient être versée à chaque salarié, a été réduite à 70 € au prétexte que la direction avait choisi une autre stratégie en se séparant du comptable de l’entreprise, par rupture conventionnelle, à hauteur de 80 000 €. Prime incluse dans le bilan financier alors que l’entreprise a augmenté son chiffre d’affaire de 25 % en 2017.

C’EST INACCEPTABLE !!!

Encore une fois ce sont les salariés au SMIC qui font les frais de stratégies libérales…

« Et puis un mot aussi sur nos camarades et les salariés de Fremach, usine de St Nicolas d’Aliermont, en grève depuis hier devant le mépris affiché de la direction à leur encontre.

Car je sais aussi que vous êtes nombreux à être présent ce matin, en soutien de vos services publics mais aussi pour faire entendre votre voix contre toutes les mesures terribles que vous subissez dans vos conditions de travail en vous spoliant des richesses créées par votre force de travail pour engraisser des actionnaires.

Car en France, et je vais répéter ce que j’ai déjà dit jeudi dernier ici, c’est le pays en Europe qui distribue le plus de dividendes, 45 milliards en 2017.

Les bénéfices de l’activité de millions de salariés ne nourrissent pas l’activité de nos entreprises, elles enrichissent les déjà beaucoup trop riches.

Je le redis, mes camarades, car ces chiffres donnent le vertige, Bernard Arnault, en 2017, a gagné 66 millions 575 milles 342 euros par jour. Près de 3 millions d’euros par heure. Au total pour l’année 24,3 milliards.

Non pas d’effort pour lui, au contraire, à lui comme aux autres milliardaires il leur a offert de ne plus payer d’impôt sur la fortune.

Emmanuel Macron en supprimant l'ISF a fait cadeau à Bernard Arnault de 552 millions d'euros ! Au titre de la solidarité ?

Et c’est à nous tous, ouvriers, paysans, employés, privés d’emploi, retraité et même à nos enfants en cassant l’école ou en les privant de soins, que le président macron et son gouvernement demande de faire des efforts… »

D’ores et déjà, nous devons préparer les prochaines actions à mener pour continuer de porter de véritables alternatives à cette société capitaliste.

« STOP, ça suffit, nous devons dès aujourd’hui poser les bases d’un changement radical de société.

Luttons tous ensemble, public, privé, retraité et privé d’emploi. Notre ennemi n’est pas notre voisin cheminot, notre collègue fonctionnaire, notre cousin retraité… Non notre ennemi nous nous le connaissons, nous l’avons identifié depuis très longtemps déjà… Et je ne vous mentirai pas moi en vous disant à tous, que notre ennemi c’est la finance et les laquais au pouvoir qui la protège.

Nous devons nous réapproprier nos services publics, nos salaires sur notre force de production. Nous devons continuer à convaincre que sans vous rien ne se fera mais avec vous nous pouvons changer les choses profondément. »

Déjà une date se confirme, le 19 avril prochain, continuons de discuter, de distribuer et de convaincre pour que cette prochaine étape soit décisive dans le rapport de force.

Ne pas oublier que dans le cadre de la défense des services publics, le collectif départemental et l’UL CGT de Dieppe organise un débat :

Le LUNDI 26 MARS à partir de 17H30

à la Salle annexe de la mairie de Dieppe

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