LE MONDE D’APRÈS, EDF DOIT ÊTRE RENATIONALISÉE, C’EST POSSIBLE ET SURTOUT INDISPENSABLE !
05 juin 2020
La crise sanitaire, devenant économique et sociale, certaines annonces de situations dégradées se multiplient pour les entreprises françaises. C’est également le cas pour des groupes industriels et le secteur de l’énergie qui n’est pas épargné.
EDF annonce des objectifs financiers en recul pour 2020 et 2021 sans en préciser les niveaux. Au-delà des volumes de production nucléaire qui seront en forte baisse, l’évolution des prix est partie pour peser lourdement dans les déséquilibres financiers.
Des agences de notation annoncent plus de 4 Milliards de baisse sur les résultats sur les 3 ans à venir, en s’empressant de considérer qu’il faudra donc dégrader la note d’EDF, celle qui permet des emprunts à taux modérés. Autrement dit, il faut s’attendre à une dette accentuée par des emprunts plus chers alors qu’EDF doit envisager son avenir en maintenant l’existant, en développant les projets du nouveau nucléaire et en adaptant le réseau aux énergies renouvelables.
A cela s’ajoute le nouvel épisode sur la série infernale et mortifère de l’ARENH et la prise en compte de la demande de Total, entre autres, de suspension de ses engagements d’achat d’électricité issue du nucléaire historique. En effet, alors que la Commission de Régulation de l’Electricité, organisme public, puis le Conseil d’Etat, une des principales instances de la République avaient donné raison à EDF dans ce conflit juridique, voilà que le Tribunal de Commerce de Paris juge en faveur de Total…
Finalement, il y a une certaine logique qu’entre commerçants se décide l’avenir du Service Public de l’électricité puisque le marché a été libéralisé depuis 15 ans sans en faire le moindre bilan ! Cette logique marchande organisée par l’Europe montre toutes ses limites. Ce système n’est pas compatible avec le Service Public.
Ne laissons pas les lois du business achever EDF ! Il s’agit d’un service public de la production et fourniture d’un produit de première nécessité stratégique pour le pays. L’électricité !
Il existe un remède simple et rapide à mettre en œuvre pour éviter la catastrophe : La NATIONALISATION d’EDF !
Voilà qui serait une véritable loi d’urgence digne de ce nom.
La FNME-CGT exige cette nouvelle nationalisation d’EDF en l’inscrivant dans le plan de relance industrielle indispensable à la France pour sortir de la crise.
Cela ne coûterait que 4 Milliards d’euros au regard du très faible niveau auquel est tombé le prix de l’action EDF. Quand Macron trouve 750 Milliards en un quart d’heure en prenant l’apéro avec Merkel, nous pouvons en exiger 4 pour garantir le Service Public de l’Electricité des Français.
L’État, qui détient 84% du capital, a donc une responsabilité centrale dans l’avenir de l’entreprise. Cela ne résoudra pas tous les problèmes car il conviendra ensuite de sortir l’énergie du marché. Mais cette première étape est indispensable pour lui permettre des emprunts garantis par l’état et donc éviter les foudres des agences de notation qui vont inviter leurs amis banquiers à faire plonger la dette de façon abyssale.
Une nouvelle EDF redevenant EPIC (Entreprise Publique à Caractère Commercial), futur outil central dans la réponse aux besoins énergétiques de la Nation, la lutte contre le réchauffement climatique et contre la précarité énergétique : voilà un projet qui a du sens !
Les enjeux sociaux, énergétiques et climatiques sont tels qu’ils ne peuvent être laissés entre les mains du secteur marchand. La période de crise sanitaire démontre aisément que le Service Public est bien le premier rempart pour répondre aux besoins de la Nation et de la population.
C’est en ce sens que la FNME CGT propose son Programme Progressiste de l’Energie en France. Celui-ci serait basé sur deux grandes entreprises, une pour le gaz et une pour l’électricité, regroupant l’ensemble des activités de chaque filière. Ces entreprises auraient un service commun sur les activités de performance et d’efficacité énergétique.
Actuellement, les fonds de pensions prédominent dans les énergies renouvelables ou dans les métiers de l’efficacité énergétique avec des acteurs privés ultra subventionnés.
De plus en plus d’usagers sont victimes de nombreuses arnaques.
L’ensemble des arguments, qu’ils soient dans l’urgence économique pour EDF ou dans l’avenir du Service Public de l’énergie, justifie une nationalisation très rapide d’EDF, comme une première étape qui en appellerait d’autres. C’est tout à fait réaliste, notamment quand on regarde l’argent donné à un grand nombre d’entreprises privées dans la dernière période.
Source FNME-CGT.fr