11ème rapport du COR: Remettre le débat sur le financement des retraites sur ses pieds
20 déc. 2012Sans surprise, il fait apparaître, selon les hypothèses, un besoin de financement compris entre 20,8 et 24,9 Mds € en 2020, soit environ un point de PIB.
L’analyse du rapport montre que le déficit à l’horizon 2020 s’explique essentiellement par les conséquences de la crise sur le financement des retraites. En premier lieu, le chômage se maintiendrait à un niveau élevé sur l’ensemble de la décennie (il s’établirait à 7,3% en 2020), tandis que les gains de productivité seraient insuffisants, du fait de la faiblesse des investissements. C’est l’emprise de la logique financière qui déstabilise les retraites en plombant l’activité. Dans les 10 ans à venir, seul un partage des richesses plus favorable aux salariés permettra de financer les retraites.
Avec un taux de chômage de 4,5% et une productivité de 2%, les retraites seraient excédentaires de 93 Mds € en 2060, tandis qu’elles seraient déficitaires de 105 Mds € avec un taux de chômage de 7% et une productivité de 1%, le PIB s’élevant à 5.400 Mds € environ dans le premier cas, et de 3.600 Mds € dans le second.
Parallèlement, le rapport montre que les réformes successives conduisent à une dégradation importante du pouvoir d’achat des retraites par rapport aux salaires, conséquence des réformes successives depuis la réforme Balladur de 1993.
La question principale est d’affecter des ressources nouvelles au financement des retraites, ce qui passe par une réforme ambitieuse du financement de ces dernières. La CGT a fait des propositions précises en ce sens, en particulier la modulation des cotisations dites « patronales », la mise à contribution des revenus financiers des entreprises, et la soumission à cotisations sociales de l’épargne salariale et de l’ensemble des primes.
Montreuil, le 19 décembre 2012