Aux sources du syndicalisme

 

Qu'est-ce qu'un syndicat ? A quoi ça sert ? Comment ça marche ?

 

Le syndicalisme est né dans le dernier tiers du 19e siècle. La CGT (Confédération Générale du Travail), première confédération créée, l'a été en 1895. Longtemps syndicalisme unique, source de sa force, elle subira des divisions et des scissions, surtout après la 2e guerre mondiale. Les minoritaires la quitteront à partir de 1947, en bénéficiant de l'aide du patronat, pour créer d'autres syndicats. Aujourd'hui, le syndicalisme est émietté; le patronat est donc fort.

 

Ce sont ces pionniers d'il y a un siècle, qui ont ouvert la voie au progrès social:

  • - Contrats et Conventions collectives, c'est eux.
  • - Réduction de la durée du travail (d'abord la journée de 8 heures en 1919, résultat de 30 années de luttes), c'est eux,
  • - Les vacances (la généralisation des congés payés à tous les salariés est obtenue en 1936), c'est eux,
  • - La Sécurité Sociale, c'est eux (Ambroise Croizat, ministre du général de Gaulle, son créateur, etait le secrétaire de la Fédération CGT de la Métallurgie)
  • - Le Salaire minimum (Smig, puis Smic), c'est eux,
  • - Les statuts, c'est eux,
  • - Les nationalisation, c'est aussi eux (exemple: 1920, grève des cheminots pour la nationalisation des chemins de fer)
  • - etc.

Ce ne sont pas les 30 glorieuses qui sont à l'origine des avancées sociales; ce sont les acquis sociaux, obtenus par la CGT, qui sont à l'origine des 30 glorieuses !

 

Depuis, le recul du syndicalisme, son affaiblissement consécutif à son émiettement, permet toujours plus au patronat, aux spéculateurs, aux banquiers, aux égoïstes et aux prédateurs, c'est à dire les capitalistes, d'être plus fort, et de décider des reculs sociaux, sous prétexte de, et pour faire payer, leur crise.

 

Que disaient nos anciens ?

(lu dans le journal syndical Vérités, du Havre, le 1er mai 1908)

 

A noter: à l'époque il n'existait que des syndicats associés dans la CGT, ou quelques syndicats isolés. Il n'existait ni CFTC, ni CFDT, ni FO, ni FSU, ni SUD, ni UNSA, ni CNT, etc. Il n'existait qu'un seul syndicat par métier ou par entreprise.

 

 

« A lire, à faire lire, à observer.

Nul ouvrier n’a le droit de rester isolé. Son devoir est de se syndiquer.

Il ne peut, il ne doit y avoir plusieurs syndicats de la même corporation dans une même localité. Les organisateurs de syndicats  dissidents sont les adversaires de la Classe ouvrière.

Dans le syndicat, les questions de personnes doivent disparaître derrière l’intérêt commun.

L’ouvrier qui n’est pas syndiqué est un égoïste. Il profite des avantages obtenus par le syndicat pour tous les ouvriers de la corporation.

Le syndiqué qui se retire du syndicat pour former ou entrer dans un syndicat dissident, fait œuvre de division ouvrière.

Dans toutes les réunions syndicales, chacun a le droit et le devoir de dire ce qu’il pense en se maintenant dans la discussion courtoise. En dehors des réunions, plus aucune critique ne doit exister entre syndiqués.

Le syndiqué ne doit jamais acheter un journal adversaire de son syndicat. Le faire c’est donner une prime à l’ennemi et forger des armes contre soi-même.

Le syndiqué qui n’est pas coopérateur n’est qu’à moitié syndiqué ; il maintient comme consommateur, ce qu’il combat comme producteur. Le syndiqué qui s’alimente aux boutiques de commerce coopère aux longues journées de travail et aux salaires de famine. Le coopérateur qui s’alimente aux magasins coopératifs, lutte pour le bien-être et la liberté des producteurs.

Le syndicat est la coopérative des producteurs. La coopérative est le syndicat des producteurs. »

A méditer par tous ceux qui veulent renouer avec le progrès social et mettre fin à la crise !

 

Dossier sur le journal Vérités et son histoire, avec citations, extraits et illustrations d'époque, à lire dans le Fil rouge N°39 de l'IHS-CGT-76, à paraître début février 2010

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