Chemins de fer suèdois : 16 jours de grève et un succès !
La longue grève nationale, de 16 jours, dans les chemins de fer suédois, s’est terminée le 18 juin 2014, par une victoire des cheminots.

Le syndicat des salariés des services et des transports suédois (Seko), le syndicat patronal (Almega), et la direction de l’entreprise Veolia — dont l'actionnaire majoritaire n'est autre que l'État français, via la Caisse des dépôts — ont accepté l'accord proposé par les médiateurs d’État.

A l'origine du conflit il y avait la volonté de la direction de Veolia, de systématiser le remplacement des emplois permanents, par des emplois à temps partiel à l'heure.

C'était évidement tout à fait impossible à accepter par les cheminots suédois et leur syndicat, comme ce serait impossible à accepter en France par la CGT.

A la veille de la signature de l'accord, les syndicats suédois avaient annoncé un élargissement de la grève à d'autres secteurs, et Seko avait annoncé sa volonté d'élargir considérablement la grève le 20 juin.

Le conflit s’est conclut par une victoire pour les cheminots suédois, et leur syndicat unique Seko.

Celui-ci est désormais en mesure de limiter sérieusement l’utilisation d’emplois contractuels et à temps partiel dans les chemins de fer, et de défendre l’emploi à temps plein, empêchant ainsi la dégradation des conditions sociales, et mettant ainsi un coup d’arrêt à une spirale négative pour les travailleurs.

La force du Seko, et donc des travailleurs des chemins de fer suédois, comme d'ailleurs la force de tous les travailleurs suédois, tous secteurs confondus, c'est qu'il n'y a en Suède qu'un seul syndicat par entreprise; d'où:
  • > Pas de division syndicale possible,

  • > Pas de possibilité — pour les directions d'entreprises, l'État, ou le syndicat des patrons — de corrompre les uns, pour obtenir des accords séparés

  • > Pas de possibilité d'opposer les uns aux autres.

Diviser pour régner, c'est donc moins facile en Suède qu'en France.

C'est une vraie force, à mettre en rapport avec la faiblesse chronique du syndicalisme français, marqué, à contrario, par un émiettement mortifère.

Ajoutons cependant que le fonds de ce conflit suédois n'était pas si éloigné que cela des préoccupations des cheminots français, dans la mesure où Véolia — l'opérateur concurrent de la SNCF — va déferler sur nos rails. Son expérimentation suédoise, de remplacement systématique des emplois à temps pleins par des emplois à temps partiels, risque de trouver un nouveau terrain d'expérimentation favorable en France, au détriment du modèle social français.

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