Dépendance : Nicolas SARKOZY prône un financement et une gouvernance en dehors de la sécurité sociale
10 févr. 2011Dépendance : Nicolas SARKOZY prône un financement et une gouvernance en dehors de la sécurité sociale
C’est devant le Conseil économique, social et environnemental et un parterre d’invités que Roseline Bachelot a lancé le débat national sur la dépendance qui doit être conclu en juin pour légiférer en septembre.
Cette assemblée, 3e assemblée de la république (après l'Assemblée nationale et le Sénat), devra rendre son rapport en juin. 4 colloques inter-régionaux et des rencontres inter-départementales seront organisés ; un site internet permettant de recueillir des propositions et des témoignages des citoyens sera ouvert.
3 principes ont été énoncés par la ministre :
- => la liberté : celle de choisir le maintien à domicile ou un établissement spécialisé ;
- => la qualité de la prise en charge des personnes dépendantes ;
- => la responsabilité du financement avec l’objectif de ne pas alourdir la dette.
Entre aujourd’hui et 2050, la proportion des plus de 75 ans doublerait selon les démographes.
Cette situation est une particularité si l’on regarde la situation d’autres pays, comme les Usa et la Russie, qui voient l’espérance de vie stagner voire diminuer. Bien vivre c’est bien vieillir. Notre système de santé, gagné de haute lutte, apparaît bien comme étant l'élément essentiel du prolongement de la vie dans notre pays. Il faut le défendre pour le préserver.
Aujourd’hui déjà, 75% des dépendants sont aidés par un proche que l’on qualifie d’aidant familial, mais seulement une famille sur 5 peut payer. Demain, si la tendance se poursuit, le nombre de retraités devant prendre en charge des parents dépendants va s’accroître.
Le président Sarkozy ne veut pas sortir de cette logique : pour lui les familles doivent payer.
Pour la Cgt, la dépendance est, au contraire, une affaire de solidarité nationale. En conséquence elle doit s’inscrire dans la Sécurité sociale, qui est la réponse solidaire aux besoins de santé.
La question centrale reste celle du financement. La dépendance c’est un besoin de financement de 25 milliards d’euros par an. Tout ne peut dépendre des familles, des salariés, des retraités, de la Sécurité sociale, et des départements.
Le président Sarkozy veut épargner les grosses fortunes et les privilégiés. Pour la Cgt, si cette orientation était prise, cela conduirait à renforcer les inégalités en matière d’espérance de vie. Aux plus riches, les moyens et la capacité de vivre plus longtemps ; à l’immense majorité, la précarité, l’insécurité, et une vie raccourcie. C’est insupportable
Plusieurs rapports, ont estimés les besoins de financement à 1 % du Pib vers 2025. Pour mémoire, ceux nécessaires au financement des retraites correspondent à 6 % du Pib à l'horizon 2050. Rappelons que les baisses d'impôts consenties depuis une dizaine d'années ont représenté 3,5 à 4 points de Pib.
Le financement de la dépendance est donc à la portée d'un pays moderne comme le nôtre, pour peu que l’on sorte d’une logique égoïste.