En un an Orange a supprimé 3751 emplois en France
11 août 2014Le secteur des télécommunications illustre à lui seul le fonctionnement du libéralisme : alors que le volume d’activité a explosé (voix, data...) et que les nouveaux produits (tablette, Smartphone) inondent le marché, les entreprises du secteur suppriment des milliers d’emplois.
Sur un an, dans le monde, Orange a supprimé 6426 emplois (en ETP = "Équivalents Temps Pleins", en "Novlangue") dont 3751 en France, 1897 en Pologne et 779 dans les autres pays, révèle la CGT FAPT. Pourtant Orange (ex-France Telecom) est l'une des entreprise les plus rentables.
Au 1er trimestre 2014, le chiffre d’affaires d'Orange a été de 19,6 Milliards d'€, et son nombre de clients s'est accru... mais la direction du groupe agite le spectre de la concurrence féroce pour justifier les suppressions d’emplois.
Sur l’exercice 2013 Orange aura reversé 2 Milliards d'€ de dividendes à ses actionnaires (un tiers est allé à Bercy), et s’apprête à en verser 546 Millions d'€ de dividendes nouveaux le 9 décembre 2014, soit plus de la moitié du résultat net du 1er semestre.
Cet argent n’ira donc ni à la consommation, ni à la croissance, ni à la modernisation du réseau numérique qui est en panne, ni à l'emploi qui est parait-il une "priorité", mais majoritairement à la spéculation qui est pourtant responsable des crises financières et de la dette des États.
Les habitants des zones en panne de modernisation numérique, et souffrant de "bas-débit" Internet — comme la commune du président de l'Agglo de Dieppe, Hautot-sur-mer, ou les quartiers du Vieux -Neuville et du Val Druel à Dieppe — devront encore attendre pour entrer dans le 21e siècle. (Rappelons qu'en frontière de Varengeville-sur-mer, les habitants d'Hautot-sur-Mer n'ont accès ni à l'ADSL, ni à la 3G Orange; ils ne peuvent encore utiliser que le modem 56 bauds sur la ligne téléphonique... et tout le monde s'en fout !)
La régulation actuelle du secteur des télécoms, entièrement au service des marchés et de la concurrence, a montré sa nocivité, en provoquant une inégalité croissante dans l'aménagement du territoire et l'accès au numérique.
Il est temps, comme le propose la CGT, de se poser la question d'une réappropriation publique des activités de télécommunications et d'une autre régulation au service du droit à la communication pour tous, pour relancer l'emploi et la modernisation numérique dont notre pays a besoin.