Explosion du nombre de SDF en France
16 déc. 2014Lu sur le site de la CGT logement
En 2012 la France comptait 112.000 SDF, dont 31.000 enfants, dans les moyennes et grandes agglomérations, un chiffre en hausse de 44% en 11 ans, selon l'Insee.
L’Insee a dévoilé son « Portrait social de la France » mercredi 19 novembre, enquête alarmante sur les SDF en France. En 2012, ils étaient 112 000, dont 31 000 enfants, dans les moyennes et grandes agglomérations. Une hausse de 44% en 11 ans.
Dans son étude, l’Insee révèle ainsi la « grande diversité » des sans domicile en France, basée sur une enquête sur les personnes qui ont fréquenté les services d’hébergement ou de restauration dans les agglomérations de plus de 20 000 habitants au premier trimestre 2012.
Généralement mal connue, la population SDF avait fait l’objet d’une première enquête en 2001. Onze ans plus tard, ils sont 81 000 adultes, accompagnés de 31 000 enfants, une augmentation significative de 44%.
Mais ce chiffre ne prend en compte que les personnes hébergées dans les services d’hébergement ou de restauration,
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> Donc les SDF sont sont certainement bien plus nombreux
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> Ceux vivant dans des communes rurales ou de moins de 20 000 habitants ne sont pas comptabilisés non plus.
Il ressort également que la majorité [de la population étudiée] est née à l’étranger (55%, 45 000 personnes), notamment dans un pays d’Afrique (Maghreb et Afrique sub-saharienne) souvent francophone. Au sein des 16 000 non francophones, les deux tiers viennent d’un pays d’Europe de l’Est ou en ex-URSS.
Le nombre de femmes (38%) et d’enfants a aussi beaucoup augmenté, plus particulièrement parmi les SDF nés à l’étranger : 40% d’entre eux sont accompagnés d’enfants, contre 16% des sans domicile français.
Très peu de SDF (10%) vivent dans les villes de moins de 200 000 habitants [mais l'étude ne comptabilise pas les SDF des villes de moins de 20 000 habitants], alors que l’agglomération parisienne comporte à elle seule autant de sans-domicile que toutes les agglomérations de plus de 200 000 habitants réunies.
- > Pour 30% d’entre eux, l’hébergement est fourni par une association, dont un tiers bénéficient de places dans des centres d’hébergement collectif où ils peuvent rester la journée.
- > Les plus précaires d’entre eux (près de 4 sur 10) doivent quitter le centre d’hébergement le matin sans être sûr d’y retrouver une place le soir, et
- > 10% de SDF sont sans-abris.
Chiffre qui s’élève à 14% en région parisienne, qui s’explique par le nombre croissant de sans domicile et la pression immobilière.
La majorité des sans-domiciles ont des ressources mensuelles très faibles qui ne leur permettent pas de vivre correctement :
- > 80% vivent avec moins de 900€ par mois, et
- > 30% ont moins de 300€.
Trois quarts sont inactifs, ou au chômage, et bien que 24% des SDF travaillent, ce sont bien souvent des emplois à temps partiel, avec peu de qualifications et précaires. 22% d’entre eux n’ont aucun contrat de travail.
Enfin:
- > plus de 4 SDF sur 10 confessent n’avoir jamais vécu dans un logement personnel indépendant,
- >35% de ceux qui en ont eu un l’ont perdu à cause de difficultés familiales (séparation, violences conjugales …), et
- >30% pour raisons financières (perte d’emploi, expulsion …).