Face à la crise la mobilisation s’impose
28 août 2011Face à la crise la mobilisation s’impose
Conférence de presse de rentrée de la CGT, avec Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, le 26 août 2011
Lors de la conférence de presse de rentrée de la CGT, Bernard Thibault a fait un tour d’horizon de la politique économique et sociale du gouvernement à qui il a attribué un "triple zéro" plutôt que le fameux "Triple A " décerné par les agences de notation.
Il a également démenti les propos du gouvernement qui depuis des mois veut accréditer l’idée que les effets de la crise financière de 2008 sont derrière nous. "Les événements de ces dernières semaines, en France comme au plan international, apportent un cinglant démenti" assure Bernard Thibault qui était entouré de plusieurs dirigeants de la CGT (Marie Laurence Bertrand, Yannick Malenfant, Agnès Naton et Nadine Prigent).
Aujourd’hui, la récession pointe faute de demande entravée par le chômage et la baisse du pouvoir d’achat. C’est bien le partage défavorable des richesses au détriment des salariés qui a été le facteur fondamental qui a déclenché la crise qui sévit dans le monde depuis 2007.
Le rôle du syndicalisme dans la période est de défendre pied à pied les intérêts quotidiens des salariés à tous les niveaux d’intervention. Le monde ne s’arrête pas de tourner parce qu’il y a des élections présidentielles dans 9 mois."
Bernard Thibault a annoncé que la CGT allait mettre en avant une série de 10 exigences pour cette rentrée qui seront autant d’axes de campagne dans les entreprises, les professions, les territoires.
Il a enfin annoncé qu’à l’unanimité de ses organisations professionnelles et départementales, la CGT s’était prononcé le 25 août "pour que l’intersyndicale s’oriente sur l’organisation d’une journée de mobilisation interprofessionnelle au début octobre avec l’organisation de manifestations et la mise en débat de grèves décidées dans les entreprises avec les salariés."
Les 10 exigences pour la rentrée
- 1- « Conditionner toute aide publique au respect de critères portant sur l'emploi, les politiques salariales des entreprises et donner des moyens d'intervention aux salariés sur le bienfondé et l'usage de ces aides ».
- 2- « Supprimer les exonérations fiscales et sociales sur les heures suppoémentaires ».
- 3- « Agir sur les salaires dans le privé et dans le public. Nous revendiquons l'iouverture immédiate des négociations annuelles obligatoires par anticipation au titre de 2012 ».
- 4- « Développer les politiques publiques et notamment donner les moyens indispensables aux politiques d'éducation, de santé, de recherche. »
- 5- « Stopper les suppressions d'emplois, voire créer de nouveaux postes dans la fonction publique et les services publics ».
- 6- « Contraindre les entreprises à examiner sérieusement toutes les alternatives aux licenciements en élargissant les pouvoirs d'intervention des salariés et de leurs représentants dans leur entreprise, leur groupe, voir leur filière d'activité ».
- 7- « Réformer la fiscalité en profondeur. Améliorer la progressivité de l'impôt sur le revenu, créer de nouvelles tranches pour les hauts revenus. Augmenter l'Isf. Supprimer les niches fiscales inutiles. Taxer et/ou soumettre à cotisation tous les revenus sans distinction (...). Transformer l'impôt sur les sociétés. Il pourrait augmenter pour les entreprises qui utilisent leurs bénéfices pour capitaliser ou verser de gros dividendes et baisser pour les entreprises qui embauchent, augmentent les salaires, investissent dans l'outil de travail, la recherche, la préservation de l'environnement... »
- 8- « Créer un pôle financier pubvlic et établir un mécanisme de crédits à taux réduits pour favoriser l'investissement productif ».
- 9- « Au plan européen et international, taxer les mouvements spéculatifs de capitaux et éradiquer les paradis fiscaux ».
- 10- « Mettre en place un fonds européen de solidarité sociale et de développement économique ».