Pénurie de médecins voulue et organisée en France, encore pour les 10 ans à venir
18 mai 2014Au moment où les jeunes de terminale se préparent à passer le Bac, et se posent la question de choisir une filère post-bac, et au moment où les plus anciens s'inquiètent pour l'avenir des services de santé, il est utile de rappeler les décisions prises par le gouvernement en matière d'ouvertures de places dans les filières de médecine:
C'est le monde à l'envers ! Malgré la pénurie manifeste de médecins, le gouvernement a décidé de ne pas faire évoluer les numérus clausus pour l'année 2013-2014, dans les filières de PACES (première année commune aux études de santé).
Les annonces de créations de nouvelles filères de santé, qui pourraient donner lieu à passerelles vers la formation de médecin, ne conduiraient pas à l'augmentation de places en médecine, mais à la répartition du dumérus clausus entre les filières PACES et Licences santé (donc à la réduction du nombre de places en dilière PACES !).
Avec la poursuite de la politique malthusienne, décidée il y maintenant plus de 30 ans, la pénurie de médecins va donc se poursuivre en France, et nécessiter la poursuite et l'accroissement du prélèvement de médecins sur les pays en voie de développement ou des pays européens à très bas salaires (comme les anciens pays de l'Est — Roumanie, Biulgarie, Pologne — ou la Grèce).
Rappelons que le numerus clausus — limitation de places pour le passage en 2e année — a été instauré en 1971. Il était, à l'époque de 8 591 étudiants par an. Au cours des années suivantes, il a été régulièrement diminué jusqu'à atteindre, en 1992, le nombre incroyablement bas de 3 500. Ce n'est qu'au début des années 2000 que les pouvoirs publics ont pris conscience de la conséquence dramatique, largement prévisible et prévue, du numerus clausus sur les effectifs médicaux, et ont commencé à le relever. Le nombre de places disponibles à l'issue du concours de fin d'année de médecine (chiffre décidé par le gouvernement) s'élève ainsi à 7 492 en 2014, soit 1000 de mois qu'en 1971, qui était nettement inférieur que le nombre de passages en 2e année dans les années précédentes.
Tous les français, — à la possible exception de ceux qui habitent les centres de certaines grandes villes et le bord de la méditerrannée —, et particulièrement les dieppois, expérimentent une difficulté qui ne fera que s'accentuer dans l'accès aux médecins, généralistes comme spécialistes.
Le nombre d'étudiants autorisés par le gouvernement à poursuivre leurs études en deuxième année de médecine a été publié dans le Journal officiel du 5 janvier 2014. Celui des sage-femme (dont le nombre est aussi bloqué), qui s'ajoute aux chiffres ci-dessus, a été publié dans le Journal officiel du 9 janvier 2014.