Petit lexique impertinent sur la régionalisation de la Sécurité Sociale

proposé par les syndicats CGT de Midi-Pyrénées

Les salariés de la Sécu sont confrontés (ou le seront dans les mois qui viennent) à la mise en place de la régionalisation.

C'est pourquoi les représentants CGT des huit départements de Midi-Pyrénées, « dans un souci de transparence et conscients du rôle que chacun doit jouer dans cette réforme, informent les salariés des changements qui les attendent ».

Cela vaut aussi pour les salariés de Haute-Normandie, c’est pourquoi nous reprenons ce document sur notre blog.

Ils poursuivent :« Une chose est sûre, on se soucie bien peu du personnel et de leur avenir professionnel. La preuve, dans le projet d'organisation cible, ils apparaissent comme de simples ETP anonymes, ramenés même parfois à des 0,5 voir 0,1 ETP.

Nous le savons tous, la véritable raison de cette régionalisation est politique : réduction des effectifs et restriction budgétaire sont les seuls buts à atteindre ».

Face aux nombreuses questions des salariés, le seul discours est le suivant :

« Ne vous inquiétez pas, il y aura du travail pour tout le monde ». les représentants CGT des huit départements de Midi-Pyrénées y voient là une volonté de la direction de ramener les salariés à devenir de simples pions interchangeables sur le grand échiquier des URSSAF.

« Pourtant, nous sommes avant tout des hommes et des femmes soucieux de la qualité de leur travail mais aussi de leur santé et nos craintes sont légitimes. »

Pour eux, « La sécurité sociale a été faite par les salariés pour les salariés. Il est temps qu’ils reprennent le contrôle de ce qui leur appartient »

Il vaut pour ce qui se passe actuellement à la Sécu, mais les salariés de France Telecom y retrouveront tout le vocabulaire de leur direction et leur vécu depuis 15 ans.

Plus généralement c’est un vocabulaire développés dans les « Think Tank » patronaux et appris dans les écoles du Medef, la novlangue de la crise. Tout salarié victime de restructuration, ou de privatisation, y reconnaitra le vocabulaire de sa direction.

 

Petit lexique impertinent sur la régionalisation de la Sécurité Sociale proposé par les syndicats CGT de Midi-Pyrénées

AVENIR :

Quel métier exercerons-nous demain ? Est-ce que chacun trouvera sa place dans cette nouvelle structure ? Et si je refuse ces nouveaux métiers ? Ces questions tout le monde se les pose mais aujourd'hui, à six mois de l'échéance, nous n'avons aucune réponse.

ACCOMPAGNEMENT :

S'agit-il d'un accompagnement vers la sortie c.-à-d. vers pôle emploi ? Que se passe-t-il après trois propositions de reclassement et trois refus du salarié ? Que signifie accompagnement ?

DIRECTEUR :

Nos directeurs vont perdre leur titre honorifique pour devenir de simples agents de direction. Ne vous inquiétez pas, leur salaire et leur prime sont maintenus. Pour l'instant ce sont les seules créations de poste effectives : un directeur sur le site de

Cahors /Montauban, et un directeur sur le site de Toulouse. De belles promotions et de belles économies !

Pour ce qui concerne les délégations de compétence entre le directeur régional et les directeurs départementaux la limite est encore floue. Nous savons cependant que le directeur régional détiendra au final le pouvoir disciplinaire sur l'ensemble des salariés.

ECOUTE/ DIALOGUE :

On nous parle de dialogue renforcé et d'écoute. Mais tout n'est qu'apparence. Certes, on nous écoute mais on ne tiens pas compte de nos remarques.

ENTRAIDE ENTRE LES SITES :

Qu'entend-on par entraide ? Qui va aider qui, sur quelles tâches et quand ? Déjà que nous avons du mal à nous suffire à nous-même. Est-ce un placebo pour palier au manque de personnel et justifier le recours aux CDD et aux intérimaires ?

INSTANCES REPRESENTATIVES DU PERSONNEL :

Le schéma retenu par l'ACOSS est le suivant : un comité d'entreprise régional (4 représentants des salariés et 2 représentants des cadres) et un délégué syndical par organisation syndicale représentative. Sur les sites subsisteront les délégués du personnel et les CHSCT. Est-ce vraiment cela qu'on appelle le dialogue renforcé avec les représentants du personnel ?

METIER :

A la question de savoir que vont devenir nos métiers on nous répond qu'il ne faut plus raisonner en terme de métier mais de fonction. Que signifie donc ce changement de terminologie ? Que nous sommes interchangeables ? Aujourd'hui informaticien, demain télé-conseiller ou agent d'accueil ?

MOBILITE GEOGRAPHIQUE ET FONCTIONNELLE :

La seule chose dont on nous parle c'est “ aucune mobilité géographique imposée”. Oui, mais jusqu'à quand ? Si certaines activités disparaissent sur les sites nous n'aurons peut-être plus le choix. Comment peut-on continuer à nous affirmer que rien ne va changer et pourquoi régionaliser dans ce cas ?

SANTE AU TRAVAIL :

La régionalisation va certainement favoriser les déplacements entre les sites et de fait augmenter les risques d'accident, de fatigue, de déséquilibre entre vie professionnelle et vie privée.

En ce qui concerne le travail proprement dit, nos métiers et nos tâches vont inévitablement changer, voir même être supprimés. Comment ne pas être inquiet pour les salariés qui vont être touchés ? Les risques sociaux sont  inéluctables. Il est donc de la responsabilité de l’employeur de prévenir les risques mais également de les faire cesser. Par conséquent si le projet de régionalisation comporte des risques sur la santé trop importants alors il faudra l’arrêter. Ne refaisons pas les mêmes erreurs qu’à France Télécom, Pôle Emploi, le RSI, la MSA… Ce sont des erreurs que certains salariés ont payé de leur vie.

SITES :

Les URSSAF seront demain de simples sites et non plus des établissements autonomes

Financièrement. Nous ne serons plus maîtres de nos décisions. Le politique prendra le dessus sur le rationnel et le bon sens. Pourquoi vouloir à tout prix uniformiser et ne pas au contraire tirer profit de nos différences : géographique, structurelles, économiques. Nos différences font peut être aussi notre force.

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