Rapport mondial sur les salaires 2012/13, de l'OIT, contredit les choix libéraux de Hollande !
18 janv. 2014
En bleu, les pays développés (moyenne pondérée). La part du travail dans la valeur ajoutée baisse depuis 30 ans.
Traduction: la censure du Medef s'est exercée sur l'information ! On préfère, dans tous les médias, occuper le temps d'information avec les "dérives straus-skahnniennes" du Président plutôt que d'informer correctement le citoyen ! D'autant que les annonces gouvernementales, sur de nouveaux cadeaux pour le patronat, avec la suppression des cotisations patronales pour la famille, vont à l'encontre des préconisations de ce rapport !
Un des points clés mis en avant dans ce rapport est que "la part des salariés dans le revenu national s'est rétrécie dans la plupart des pays".
"Des preuves récentes montrent que cette tendance se poursuit depuis des décennies, contrairement aux hypothèses formulées précédemment.
Dans 16 économies développées, la part moyenne du travail est tombée de 75% du revenu national au milieu des années 1970 à 65% dans les années qui ont précédé la crise.
Elle a ensuite quelque peu rebondi pour décliner à nouveau après 2009.
Dans un groupe de 16 pays émergents ou en développement, cette part a diminué, passant de 62% du PIB au début des années 1990 à 58% juste avant la crise.
"Réduire les coûts du travail pour stimuler la compétitivité sur le marché de l'export semble être une option de plus en plus séduisante pour les pays frappés par la crise, mais rien ne garantit que cela évite la stagnation économique ou le déficit actuel de la balance des transactions courantes (quand les pays importent davantage qu'ils n'exportent, y compris les services et les capitaux).
Et, même si des politiques de ce type sont attrayantes au niveau national, elles seraient intenables à l'échelle mondiale. «Alors qu'à titre individuel chaque pays pourrait en principe accroître la demande pour ses biens et services en exportant davantage, tous les pays ne peuvent le faire en même temps», rappelle Sangheon Lee, autre coauteur du rapport."
Traduction syndicale: la zone bleue correspond à l'aggravation de l'exploitation de l'homme par l'homme; c'est de là que provient l'accroissement de l'écart entre les riches et les pauvres. Les capitalistes extorquent une part croissante de la plus-value crée par le travail humain, et les choix du gouvernement vont accroitre cette exploitation .
"Une baisse de la part du travail a une incidence non seulement sur ce que les gens considèrent comme équitable – en particulier compte tenu des préoccupations croissantes suscitées par les rémunérations excessives de certains des dirigeants d’entreprise ainsi que dans le secteur financier – elle touche aussi la consommation des ménages et peut donc créer des déficits de la demande globale.
"Ces déficits dans certains pays ont été compensés par un accroissement de leurs exportations nettes, mais les pays ne peuvent pas afficher tous en même temps un excédent des comptes courants. Partant, une stratégie fondée sur la réduction des coûts unitaires de main-d’œuvre, une recommandation fréquente pour les pays en crise qui enregistrent des déficits des comptes courants, peut comporter le risque de déprimer la consommation intérieure plus qu’elle n’accroîtra les exportations. Si un grand nombre de pays procèdent simultanément à des réductions des salaires à des fins de compétitivité, cela peut provoquer une "course vers le bas" au niveau des parts du travail, et réduire la demande globale."