La Poste: ses choix de gestion sapent l'avenir du Livre et de la Culture
17 avr. 2015En imposant à tous les envois de plus de 3 cm d’épaisseur un tarif Colissimo, la Poste s’est attirée, d’après Le Parisien du 11 avril dernier, les foudres des libraires et des éditeurs dont les coûts d’expédition ont doublé depuis janvier.
Depuis le mois de janvier, elle a changé ses règles de tarification : tout envoi dépassant 3 cm d’épaisseur (ou pesant plus de 3 kg) doit être affranchi au tarif Colissimo, soit entre 5 et 10 € en moyenne. Cette nouveauté signe, en fait, la fin d’une certaine conception du Service Public.
Jusqu’alors, La Poste — précédemment Service Public — fermaient les yeux lorsque les clients glissaient livres, CD et d’autres petits objets dans des plis classiques affranchis au tarif lettre nettement plus doux que les tarifs colis. Mais voilà, confrontée aux demandes de dividendes par son actionnaire l’État, la Poste — Société Anonyme — a recherché une combine pour faire plus de profits.
La Poste a donc "inventé" une nouvelle offre présentée comme "plus simple, plus souple, plus lisible"… Mais après quelques mois d’expérimentation, les clients ont découvert la douloureuse, à commencer par ceux du secteur du livre, lorsqu’il s’agit d’envoyer des objets qui dépassent la nouvelle norme.
Avec cette nouvelle norme, c’est toute la chaîne du livre qui est impactée, en France — et donc l’emploi — par une hausse des coûts postaux, sauf à ne publier que des livres ne dépassent pas 3 cm d’épaisseur: compliqué ! Conséquence il faut s’attendre, avec cette règle, à une augmentation du prix du livre, avec comme conséquence une baisse de la consommation, d’autant que le livre n’est pas la priorité des ménages alors que leur pouvoir d’achat ne cesse de se réduire.
Alors que La Poste se plaint d’une baisse du volume de son trafic, à l’évidence cette mesure ne va pas l’améliorer. Nombreux sont les professionnels de l’édition qui recherchent dans la concurrence, des sociétés de coursiers pour faire baisser leurs coûts, et donc à quitter l’ancien opérateur public.
Car avec la libre concurrence — et la fin du Service Public — les gros gagnent et les petits perdent ! Cest la règle de l'inégalité de traitement qui prime !
e géant de la vente, le premier client de la Poste, représente à lui seul près de 10 % du chiffre d’affaires de ColiPoste. Cette position de force lui permet d’obtenir des tarifs très allégés.
D’autant qu’Amazon sait mettre la pression. Il menace régulièrement d’acheminer lui-même ses colis. En 2014, la multinationale a ainsi racheté 25 % de Colis Privé, une petite entreprise de livraison de colis à domicile.
... et ce n'est sans doute qu'un début ! Avec la CGT, luttons pour sortir La Poste des règles de gestions capitaliste, et pour un retour aux règles de gestion du Service Public.
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