Cession de Davigel par Nestlé : les salariés restent vigilants sur les conditions de reprise
28 juil. 2015Lu dans les informations dieppoises (16/07/2015)
Nestlé poursuit le processus de vente de sa filiale Davigel au groupe anglais Brakes. Le rachat de l’entreprise spécialisée dans la restauration collective est programmé pour le 4e trimestre de cette année. Elle emploie 3 000 salariés en France, dont près de 800 dans la région dieppoise.
Jeudi 9 juillet dernier, le comité d’entreprise devait donner son avis sur le projet de cession de Davigel par Nestlé. Les syndicats Siped, CGT et CFE-CGC ont adopté une position commune et n’ont pas pris part au vote.
Ils ont en revanche présenté une résolution adoptée à l’unanimité et « qui vaut avis sur ce projet de cession », explique Stéphane Baumgarthen, le délégué syndical central CGT de l’entreprise.
Les représentants du personnel se disent vigilants sur les conditions du rachat et en particulier sur les garanties sociales qui sont apportées par l’acquéreur anglais. L’engagement de Brakes, pris à la demande de Nestlé, de ne pas engager de plan social pendant les 18 mois suivant le rachat est insuffisant pour les salariés :
« Selon la direction, cet engagement n’est pas destiné pour autant à empêcher toute adaptation de l’organisation de l’entreprise », explique la résolution commune votée à l’unanimité des élus au comité d’entreprise.
Les syndicats craignent en effet que le futur acquéreur ne se sépare de quelques dépôts en France sans entamer de plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) comme la loi l’y autorise « jusqu’à neuf salariés », précise Mathias Dupuis, secrétaire général de l’Union locale CGT de Dieppe.
Les syndicats demandent donc que la négociation pour un nouvel accord GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) d’une durée de trois ans « reprenne au plus vite ».
Et de prévenir :
Le groupe Brakes appartient à Bain Capital, un fonds d’investissement tristement connu en France pour sa gestion de l’entreprise française de bagagerie Samsonite. L’émission de France 2 Cash investigation avait révélé en mars dernier les ravages de cette LBO (opération de rachat par endettement), qui avait conduit à 200 licenciements.
Un cauchemar que les salariés de Davigel ne veulent évidemment pas vivre.