Les salariés de Dieppe diffusion presse en lutte pour leurs emplois
02 juil. 2015Suite à la décision datant de 2012 par le Conseil Supérieur de la Messagerie, qui faisait suite à la privatisation des NMPP, devenues depuis le 1er juillet 2011, une société par actions symplifiée (SAS), l'emploi est dans le colimateur .
Parmi les dispositifs d’après 2e guerre mondiale, visant à assurer la liberté d'opinion, et combattre les monopoles de presse (et donc la pensée unique), la loi Bichet du 2 avril 1947 avait créé un système de coopératives, ouvertes à tous les journaux et fonctionnant sur un principe de péréquation qui permettait aux titres à faible tirage d’être aussi bien distribués que les autres.
Ces coopératives d’éditeurs de journaux s'etaient regroupées dans un ensemble plus grand, les NMPP (Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne). Au fil des années, les NMPP ont détenu un monopole de fait sur la distribution, avec plus de 80 % du marché (Une seule autre entreprise assurait la concurrence… avec moins de 20 %).
Depuis le début des années 90, un détricotage de la loi Bichet a été orchestrée par le pouvoir politique et les grands groupes de presse, dans le but de conduire à la mise à mort du pluralisme de la presse et de favoriser les concentrations capitalistiques, en permettant à l'État de se désengager de ses obligations.
L'État et les grands groupes de presse ont créé des conditions telles aux NMPP que, face à la crise que traverse depuis plusieurs décennies la presse française (coût du papier, désaffection du public, diminution des points de vente), elles n’ont pas pu trouver les réponses, et ont surtout servi les intérêts des grands groupes qui les composent, à commencer par Lagardère, qui en détenait 49 %, et qui était présent dans les conseils d’administration des coopératives propriétaires des 51 % restant.
Presstalis, aujourd'hui rachète les distributeurs de presse pour les liquider — comme c’est déjà le cas au Havre — et ferme un à un des sites laissant les salariés sur le carreau pour assoir son monopole. Aujourd'hui l’État distribue des aides, qui s'élèvaient en 2012 à 250 millions d'euros pour Presstalis, non pas pour aider à la distribution de la presse, mais pour faciliter cette restructuration et créer plus de chômage: il s'agit ici de faire partir 1 200 personnes sur un total de 2 500.
Au-delà du simple fait de perdre leur emploi, les salariés sont victimes d’un préjudice puisque Presstalis rachète la société (pour récupérer les clients en centralisant le dépôt à Rouen) tout en demandant à l’employeur actuel de les licencier. Pour la CGT, c'est parfaitement illégal au regard de l’article L.1224-1 du Code du travail.
Pour la petite histoire, c’est un "Inspecteur des Finances" (un cadre "très" supérieur), Bruno Mettling, qui a inspiré le plan d’économies actuel.
Dans un projet remis à François Fillon en mars 2010, il suggérait même la suppression de Presstalis pour la remplacer par une holding (dont un des actionnaires principaux pourrait être "Butler Capital Partners", un fonds d’investissement présent dans le foot, les brasseries et les transports, proche d’Alain Minc).
devenu depuis le DRH (Directeur des ressources humaine) d'Orange (ex-France Telecom), y pilote un plan de suppressions d'emplois de 20 000 personnes. On nous dit qu'il aurait "sévi" précédemment à Air-France où il aurait été membre du Conseil d'Administration d'Air France.
Il fait partie de ces mercenaires que Bercy (= Le Ministère des Finances) implante dans les grands groupes capitalistes, pour les aider à détruire l'emploi, pendant que le gouvernement prétend faire le contraire. On comprend mieux pourquoi les engagements gouvernementaux de l'époque de Jean Marc Ayrault n'ont eu aucun effet, dans les grandes entreprises contrôlées par l'État, comme partout ailleurs. Le sabotage était organisé de l'intérieur !
À partir du 7 octobre, le prix de vente de Témoignage chrétien au numéro passe de 3 à 3,50 €. Cette augmentation nous est imposée par la hausse des tarifs de distribution de la presse app...
http://temoignagechretien.fr/articles/la-presse-dopinion-en-danger
Voir ce qu'en disait Témoignage Chrétien en 2010