Vacances: urgence à reconquérir le "droit aux vacances pour tous" !
13 août 2015Près de 80 ans après l’été 1936, où les occupations d’usine impulsées par la CGT imposèrent la grande avancée des congés payés annuels, 50% des Français ne partent toujours pas en vacances faute de moyens financiers.
A l’évidence les causes en sont :
- > La montée du chômage,
- > La montée de la précarité, et de la réduction du nombre" d'emplois "à statut".
- > De l’envol du prix des droits d’inscription universitaires,
- > Du déremboursement d’un nombre croissant de médicaments,
- > De l’envol des tarifs SNCF, EDF,
- > Etc.,
C'est-à-dire la poursuite encore et encore d’une politique à chaque fois un peu plus antisociale.
Dans les quartiers des grandes villes, dans certaines communes de banlieue, transformés en ghettos de l’exclusion, mais aussi — et peut-être plus encore —dans les petits ou grands lotissements populaires déshumanisés des communes rurales, 80% des enfants n’ont d’autre horizon désespérant que leur environnement habituel plus ou moins délabré.
Cette situation s’aggrave encore avec la purge infligée aux communes et aux collectivités locales par le gouvernement, et le nombre de colos ne cesse de diminuer, ainsi que la qualité et la quantité des activités-jeunesses.
Ajoutons à cela que le tourisme glisse de plus en plus vers la satisfaction des plus riches et des couches moyennes supérieures (sans parler des endroits où, en violation de la loi littorale, des espaces publics et notamment des plages sont privatisés de fait au profit des nantis). Ce glissement est sensible aussi
Alors que la France — première destination touristique mondiale — tire 20% de son PIB des activités touristiques, n’est-il pas honteux que la majorité de ses ouvriers, de ses employés, et bon nombre de travailleurs indépendants de la ville et de la campagne, peinent à prendre un minimum de vacances enrichissantes, distrayantes, voire tout bonnement reconstituantes ?
Mais nous n’avons sans doute encore rien vu, hélas, en matière de régressions, puisqu’avec la loi Macron et les surenchères en la matière de la droite dite « décomplexée », c’est feu roulant d’assauts contre le repos dominical et contre les jours fériés, contre les 35h, et c’est le parcours du combattant pour obtenir des chèques-vacances, etc.
Les congés payés, le droit aux vacances, comme le droit au travail sont pourtant inscrits dans la Constitution et si peu respecté, ne sont pas tombés du ciel ; ils ne sont pas des « acquis » immémoriaux, mais des conquêtes sociales historiquement datées, résultant de luttes précises dont certaines ont coûté du sang ouvrier comme pendant la 2e guerre mondiale.
Aujourd'hui, utilisant les "opportunités" offertes par la révolution de l'Internet, et sous prétexte de concurrence, la tentation patronale est d'en revenir aux concepts en vigueur au 19e siècle en matière de salaire: Faire que le paiement de la force de travail ne permette aux salariés que d'assurer le renouvellement de leur force de traval, et.... rien de plus.
Alors pas de vacances pour l’esprit de lutte, et rendez-vous dès la rentrée pour exiger tous ensemble notre dû en matière de salaire, de pension, de services publics, en un mot, de dignité humaine pour tous !