Les taux de remboursement des médicaments vont-ils se réduire encore ?
27 sept. 2015Dans cette article l'Afim annonce que si Dominique Polton, la responsable du groupe de travail sur l'évaluation des médicaments, n'a pas encore rendu son rapport à la ministre de la santé Marisol Touraine, les "évolutions " qu'il préconise sont d'ores et déjà connues.
En fait, sous prétexte d'accroitre "la transparence, la rigueur, la reproductibilité des évaluations", et de créer un indicateur unique, il s'agit de créer les conditions pour justifier le déremboursement d'un nombre plus important encore de médicaments.
Rembourser une partie des médicaments à un taux unique, qui se situerait "autour de 60%", et dérembourser ceux qui ne sont remboursés aujord'hui qu'à 15%, serait un des scénarios proposés dans le projet final du rapport sur l'évaluation des médicaments.
En effet, les mutuelles ne peuvent que complémenter un remboursement préalabkle de laa Sécurité sociale. Un médicament qui n'est plsu remboursé par la sécurité sociale ne sera donc plus remboursé du tout par les complémentaires !
On voit l'effet désastreux que le déremboursement des médicaments — (prétendument) "de confort" — provoque sur le pouvoir d'achat des patients à qui les médecins continuent de les prescrire. C'est 20€ à 30€, par mois et par traitement, que les patients doivent débourser sans remboursement pour, par exemple, les traitements de l'arthrose, ou des hémoroïdes, car ils ne seraient que des médicaments "de confort".
Les maladies chronoques (ALD) continueraient, elles, — mais jusqu'à quand ? — à bénéficier d'un taux d eprise en charge à 100%.
Pour Dominique Polton, il s'agirait du "shéma le plus rationnel" pour "simplifier" le système et le rendre "plus cohérent" (avec quoi ? sans doute avec l'austérité !). Il présenterait également "l'avantage d'aligner la France sur la très grande majorité des pays européens", c'est à dire donc sur les pays où la sécurité sociale est la moins sociale. Où est donc l'avantage pour les assurés sociaux en France ? Nulle part !
Les gouvernements successifs ne cessent de réduirent ces ressources. Les exonérations de cotisations patronales (que les puissants appellent "les charges") atteignent aujourd'hui des niveaux gigantesques. Les 50 milliards du fameux "Pacte de Responsabilité" assèchent ces ressources, et tout est mis en oeuvre pour mettre en place et justifier de désastreuses restrictions, qui n'ont comme effet que de transférer les charges sur le malade !
Le dossier est si sensible que le gouvernement, que, s'il ne dément pas le projet, déclare qu'une telle réforme ne serait pas inscrite dans son agenda. Interrogé le 8 septembre sur Radio Classique, sur les différentes pistes proposées par Dominique Polton, la ministre de la Santé a indiqué que le remboursement n'était "absolument pas" le sujet du rapport quelle a commandé en début d'année. En effet, le gouvernement marche sur des charbons ardents !
D'où l'importance pour les salariés et les retraités de se mobiliser fortement et rapidement ! Et de mettre toutes leurs revendications dans la balance, car, on le voit bien, tout a des incidences sur leur pouvoir d'achat: blocage des salaires et des pensions, hausse de la TVA, pacte de responsabilité, hausse des impôts, déremboursements de médicaments, etc.