L'âge de la retraite repoussé de fait
20 oct. 2015Lu sur le site Web de l'Union Générale des Ingénieurs, Cadres et Techniciens de la CGT
#social; #négociation #AGIRC ARRCO #Retraites
Manuel Valls s'est "réjoui" vendredi soir de "l'accord de principe" sur les retraites complémentaires, assurant que le gouvernement "accompagnera" sa "mise en œuvre". Après avoir appelé cet accord de ses vœux en laissant entendre qu'à défaut le gouvernement prendrait la main, le Premier ministre y voit « la preuve de la capacité du dialogue social dans notre pays à élaborer les compromis équilibrés nécessaires à la réforme et à la consolidation de notre modèle social. »
En sachant que 56 % des salariés ne sont déjà plus en emploi au moment de la liquidation de leur pension. N'en déplaise à Laurent Berger de la CFDT qui conteste cette vision des choses, avec cet accord, le Medef parvient à reculer de fait l'âge de la retraite.
Avec cet accord, les retraités qui subissent déjà depuis des années le gel de leurs pensions essuieraient de nouvelles baisses de leur pouvoir d’achat pendant trois années supplémentaires, outre le report au 1er novembre de la revalorisation de leurs pensions.
Avec cet accord en effet, le patronat s'exonère de la plus grande partie des efforts : au total la contribution des salariés actifs et retraités s’établirait à 95 % du besoin de financement contre 5 % pour le Medef : soit 5,7 milliards à la charge des salariés et retraités contre 300 millions pour le patronat.
Les deux régimes n'en seront pas pour autant équilibrés et le patronat propose donc de mutualiser les réserves des régimes. Il s’ensuivrait un épuisement anticipé de quatre années des réserves de l’ARRCO qui induirait à terme une baisse du niveau des pensions pour tous.
Le modèle social n'est pas préservé quand on renforce tous les mécanismes destinés à précipiter les actifs et notamment les plus jeunes vers les dispositifs d'épargne pour préparer leur retraite, sans aucune garantie...
Publié le lundi, 19 octobre 2015 dans Billets de la semaine