Code du travail illisible? Mais pour qui ?
08 févr. 2016"Lorsque, devant un Conseil de prud'hommes, je défendais des travailleurs lésés par un patron, j'ai toujours eu en face un avocat dûment appointé par l'entreprise en cause et qui connaissait le Code du travail sur le bout des doigts.
Quand je fus élu conseiller prud'homal, des avocats, toujours dûment appointés par une entreprise en cause, connaissait autant le droit du travail.
- > Soutien financier pour rémunérer des juristes en droit social,
- > Soutien politique de la part des gouvernements alliés aux forces de l'argent.
En la matière, en voulant détricoter le Code du Travail, François Hollande, son gouvernement et son parti, ne sont ni plus ni moins que des alliés du capitalisme. Pour berner toujours plus les travailleurs, ils ont opté pour une commission d'experts dirigée par Robert Badinter, ex-ministre socialiste de la Justice et ex-président du Conseil constitutionnel, laquelle commission a fait 61 propositions. Oui, parce que le Code du travail était trop épais et illisible, ont ressassé les médias aux ordres et les économistes qui ne sont jamais rémunérés avec le dos de la cuillère.
Mais prenons le cas du paiement des heures supplémentaires, ce qui occasionne nombre de litiges entre exploités et exploiteurs, même si les premiers ne viennent pas tous devant la Justice prud'homale. Parce qu'en France, on ne naît pas tous égaux en droit.
D'abord, si les 35h demeurent la durée légale du travail, aucun article du Code du travail n'interdit à un patron de faire travailler au-delà son salarié.
Cet article de loi s'applique sauf accord d'entreprise qui peut prévoir une majoration ne pouvant pas être inférieure à 10%. Sauf qu'aujourd'hui, ces dits accords d'entreprise sont ultra-minoritaires dans notre pays.
On comprend dès lors également que le Medef et le gouvernement envisagent partout des accords d'entreprise primant sur la loi, afin que partout le 10% dérogatoire soit le maximun.
Preuve supplémentaire, Robert Badinter, la pointure juridique des socialistes, dans son article 33 sur les heures supplémentaires, n'évoque qu'une simple "compensation", et non plus la loi actuelle.
Cela n'a rien d'un intérêt vieillot et corporatiste. CQFD."