SITUATION DRAMATIQUE POUR L'EMPLOI EN FRANCE
26 mars 2016Depuis des années le chômage ne cesse d'augmenter dans notre pays, la précarité dans le travail explose et les licenciements déguisés des séniors sur fond de rupture conventionnelle se multiplient.
Tous les signes sont au rouge et les milliards versés chaque année au patronat en contrepartie de création d’emploi reste une grande fumisterie.
Pour mémoire rien que le Pacte de responsabilité et de solidarité : « allègements de charges contre embauches » c’est à peu près 41 milliards d'euros d'aides contre la création de… 0 emplois !!!
Toutes les aides apportées aux entreprises n’ont fait que continuer à engraisser les actionnaires au détriment des salariés pourtant seuls créateurs de richesse.
Les actionnaires du CAC 40 ont reçu 56 milliards de dividendes en 2014, en hausse de 30% par rapport à 2013.
La lutte contre le chômage ne passe que par la réduction du temps de travail et une interdiction des licenciements économiques lorsque les entreprises font des bénéfices.
Pour rappel, le passage aux 35 heures, bien que sa méthode d’application dans les entreprises fut loin d’être exemplaire, a été la dernière période en France de création d’emplois, 350 000 ont été créés selon le bilan officiel dressé par la Dares et repris par l'Insee : ces créations d'emplois ont engendré 4 milliards d'euros de cotisations sociales supplémentaires par an. Elles ont permis également de diminuer le nombre de chômeurs et, par ce biais, de réduire les prestations chômage à hauteur de 1,8 milliard d'euros.
Bien loin de prendre cette réalité en compte, les gouvernements successifs ont continué de déréguler le marché du travail et reformer les prestations sociales en abaissant les droits des privés d’emploi.
Aucune loi contre les délocalisations, aucune loi contre les variables d’ajustement économique que sont les salariés en France, au contraire même, la loi El Khomri permettra de licencier plus facilement, elle ne va pas lutter contre les licenciements, elle va les renforcer, les sécuriser et les dédouaner devant les tribunaux…
Communiqué de la Cgt
La situation devient dramatique. Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a augmenté de +1,1% en février 2016.
Ils sont 3,59 millions à ne pas avoir eu d’activités et 2,18 millions à n’avoir exercé qu’une activité à temps partiel, synonyme de précarité.
Il faut changer de politique et répondre aux attentes et aux besoins des salariés.
Pour nous, la CGT, cela passe par notre exigence du retrait de la loi El Khomri et se conjugue avec notre volonté de remettre le travail au centre de la réflexion et du droit du travail et pas l’emploi.
C’est en ce sens que nous proposons un nouveau statut du travail salariés ; droits attachés à la personne et transférables d’une entreprise à une autre : droits à un salaire, au déroulement de carrière, à la formation, droit à la protection sociale, à la retraite et dans ce socle de droit celui de la sécurité sociale professionnelle que nous opposons à toutes les formes d’exclusion, de précarité y compris au regard des ruptures de contrats existant (rupture conventionnelle 350 000 en 2015, licenciements de boursiers, etc…).
Avec le développement du numérique, nos propositions de réduction du temps de travail, pour travailler mieux et tous, avec des droits transférables d’une entreprise à une autre donnent un sens à l’avenir que nous devons construire.
Oui, nous sommes résolument tournés vers un 21ème siècle de progrès, alors que le gouvernement, pour de sombres raisons électoralistes se soumet au diktat d’un patronat qui depuis 30 ans ne cesse de réclamer la baisse du coût du travail, la suppression de droits pour les salariés qui n’a pour seule efficacité, que l’augmentation des dividendes des actionnaires (+25% en 25 ans).
C’est une politique du travail qui fera une politique de l’emploi et une politique de santé.
Les chiffres du chômage de ce mois-ci, s’ils ne représentaient pas des vies abîmées de femmes et d’hommes n’en seraient que tristement dérisoires.
OUI, la mobilisation des jeunes salariés, des privés d’emploi, des retraités doit s’amplifier, à commencer par une très grande journée d’action le 31 mars prochain.
Montreuil, le 24 mars 2016