ACCIDENT GRAVE A PALUEL : LES RAISONS

Un accident grave est survenu sur le site de Paluel le 31 Mars 2016 aux environs de 13h au sein du Bâtiment Réacteur 2 du CNPE (le réacteur était à l’arrêt pour les opérations de maintenance liées à sa Visite Décennale et au Grand Carénage) : Lors des opérations liées à l’évacuation du générateur de vapeur (GV 42), celui-ci est tombé de toute sa hauteur sur le plancher du Bâtiment réacteur (un GV mesure 22m de hauteur et pèse environ 465 tonnes).

9 personnes étaient présentes au moment de l’événement. Tous sont salariés d’entreprises prestataires les opérations d’extraction des GV sont à la charge d’un GMES (Groupement Momentané Economique et Solidaire d’entreprises) ; l’un d’eux a reçu un choc à la poitrine, il n’a pas été hospitalisé.

Ce troisième accident (Au préalable : Incendie du condenseur et chute du palonnier extérieur) depuis le début du grand carénage met le CNPE de Paluel dans une situation compliquée. Ce dernier est d’un degré plus important et pourrait avoir encore plus de répercussion sur le redémarrage de la Tranche 2.

Si personne aujourd’hui ne peut affirmer en connaitre la cause, personne ne peut savoir quelles conséquences cet accident industriel sans précédent, aura sur l’avenir.

La CGT alerte depuis le début de ce chantier sur les « presque accidents », accidents, les non qualités et sur la dégradation des conditions de travail des salariés, au travers des rencontres avec les directions locales et nationales et par le biais du CHSCT.

Pour la CGT, il ne fait aucun doute que la situation du CNPE de Paluel résulte directement des choix de politiques industrielles désastreuses mises en place par la direction d’EDF au plus haut niveau.

Pour la CGT, travailler dans le nucléaire n’est pas anodin. Les salariés statutaires et prestataires doivent bénéficier de droits sociaux de haut niveau pour effectuer leur métier avec sérénité, c’est un gage de sécurité et de sûreté des installations nucléaires du pays.

Ce nouvel accident majeur sur le parc nucléaire vient illustrer la perte de maîtrise et d’influence qu’ingénieurs, techniciens et ouvriers du nucléaire ont subie depuis des décennies au profit de la finance et des plannings.

La CGT va mettre tout en œuvre au travers du CHSCT pour s’assurer que chaque salarié travaille dans des conditions de sécurité optimales et dans le respect de la législation du travail.

Enfin, chacun le sait depuis les années 1970, la CGT a porté à bout de bras et défendu, sans jamais faillir, le programme électronucléaire en France, nous sommes attachés à notre outil industriel et nous voulons qu’il continue à porter sa contribution au service public de l’électricité.

La CGT est la seule qui ose dénoncer de telles pratiques, pour obtenir l’amélioration des conditions de travail des prestataires.

Les membres du CHSCT entendent faire tout leur possible pour contribuer à une meilleure compréhension de cet événement, notamment au cours de l’enquête qu’ils ont commencé à réaliser. Ils craignent cependant de ne pas pouvoir prendre toute la mesure de l’événement et de ses enjeux en termes de prévention des risques.

A l'initiative des membres CGT, une résolution demandant une expertise pour risque grave a donc été soumise au vote le Vendredi 29 Avril 2016. Celle-ci a été adoptée à la majorité (12 "Pour", 0 "Contre", 2 "Abstention") : Les membres CGT, CFE-CGC et FO ont émis un avis favorable. Alors que les membres CFDT se sont abstenus en argumentant qu'une expertise était déjà en cours. La Présidente de l'instance a confirmé qu'aucune expertise n'était en cours, hormis l'expertise judiciaire qui ne traite pas les mêmes champs qu'une expertise CHSCT.

Conformément à l’article L.4614-12 du Code du Travail, les membres du CHSCT ont donc décidé de recourir à un expert agréé par le Ministère du Travail.

La mission confiée à l’expert aura plusieurs objectifs :

- Analyser l’accident, son déroulement et ses différentes causes.

- Analyser les risques ou les facteurs de risques révélés par cet accident.

- Analyser les conditions de travail des différents acteurs participant aux opérations d’extraction des GV.

- Aider les CHSCT à avancer des propositions de prévention de ces risques professionnels et des pistes d’amélioration des conditions de travail. 

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