LIBERTÉS SYNDICALES : TOUS À AMIENS LES 19 ET 20 OCTOBRE
28 sept. 2016Si la répression syndicale a toujours existé en France depuis que les ouvriers et salariés ont décidé de regrouper leurs forces pour améliorer leurs conditions de travail, on ne pouvait pas imaginer que ce gouvernement, qui avait fait de sa campagne électorale un monceau de promesses envers les salariés en luttes, de l’interdiction des licenciements à l’amnistie des condamnations sociales, serait d’une telle violence répressive.
Depuis le début de l’année, et plus particulièrement, depuis le début de la lutte contre la loi « travail », les condamnations s’accélèrent et s’alourdissent au fur et à mesure que ce gouvernement rampe devant les puissances financières.
Si les plus médiatiques sont les plus connues, comme nos camarades de GoodYear et d’Air France, au quotidien, ce sont des attaques, violentes et dissuasives, qui sont dirigées vers tous ceux qui osent, ou même voudrait, représenter la CGT et défendre les salariés.
Ces derniers mois on pourra se souvenir notamment de :
Mulhouse, 26 février : Joël Moreau, ouvrier PSA retraité de 69 ans et militant CGT, a été condamné à 250 euros d’amende, ainsi que 500 euros avec sursis, par le tribunal correctionnel de Mulhouse, pour des « outrages » envers des forces de l’ordre et le Premier ministre Manuel Valls lors d’un rassemblement contre la loi travail.
Metz, 17 mars : Les forces de police dispersent violemment la manifestation. Un jeune est blessé et cinq manifestants sont interpellés dont Yann Tavernet et Denis Beckrich, syndicalistes CGT. Ils sont placés 22 heures en garde-à-vue. Jugé le 30 mars, Yann Tavernet, ouvrier à PSA, est condamné à 500 euros d’amende. Il a fait appel du jugement. (Appel de l’UD CGT Moselle et communiqué CGT PSA)
Besançon, 24 mars : Un militant syndical étudiant, membre du comité de mobilisation de l’université, a été brutalement interpellé puis placé en garde-à-vue alors qu’il se rendait de lui-même au commissariat pour répondre à une convocation. La police a ensuite violemment dispersé le rassemblement de soutien à ce militant devant le commissariat, en jetant à terre, frappant, gazant et matraquant les personnes présentes. Deux militants syndicaux, dont le responsable départemental de la CGT, ont même été placés une partie de la nuit en garde-à-vue. Le militant étudiant est poursuivi pour « intrusion au lycée Pasteur » lors de la manifestation du 17 mars.
Amiens, 31 mars : Deux militants CGT sont poursuivis pour « violences volontaires avec arme par destination ». On leur reproche d’avoir lancé des œufs sur des policiers lors de la manifestation. L’un des militants est également poursuivi pour refus de prélèvement d’ADN.
Rennes, 27 avril : Fabrice Roulliaux délégué CGT à l’usine de PSA Rennes, a été condamné à deux mois de prison ferme pour « rébellion » sur la base d’accusations mensongères suite à sa participation aux manifestations contre la loi El Khomri. Il a également été condamné à 600 euros d’amende pour refus de prélèvement ADN. Fabrice a fait appel du jugement. (Communiqué CGT PSA)
Chez Transdev, 28 avril : un jour de grève et un licenciement : Ignorant que le droit de grève est soumis à un préavis syndical dans son secteur, un salarié du transport scolaire a été licencié pour avoir fait grève le 31 mars contre la loi El Khomri.
Clermont-Ferrand, 29 avril : Antoine, brancardier de Vichy, militant CGT a participé à l’occupation du Conseil Municipal de Clermont-Ferrand. Suite à l’évacuation brutale de cette occupation par la police, Antoine a été arrêté et inculpé.
Bobigny, 29 avril : Suite au blocage du port de Gennevilliers dans le cadre de la journée d’action du 28 avril contre la loi El Khomri, deux syndicalistes, un cheminot militant à SUD Rail et un enseignant militant CGT, ont été arrêtés et placés en garde-à-vue. Jugés le 29 avril devant le tribunal de Bobigny, l’affaire a été renvoyée au 6 octobre. En attendant cette date, ces deux militants sont placés sous contrôle judiciaire alors que le parquet demandait la mise en détention provisoire de ces deux travailleurs.
Paris, 1er Mai : Provocation policière sur le défilé parisien ! La CGT dénonce « la répression accrue visant essentiellement les militants-es, et le peu de moyens mis en place par les pouvoirs publics pour sécuriser les manifestations ».
31 Mai : Un syndiqué CGT d’une filiale de RENAULT est licencié pour grève. La direction du groupe reconnaît l’illégalité de la sanction, mais maintient la procédure.
Le Havre, 1er juin : Un militant de la CGT condamné à de la prison avec sursis ce mercredi 1er juin pour dégradation du local du PS. Philippe Martinez dénonce “la criminalisation de l’action syndicale” par le gouvernement et le Medef, et “la mise au pilori de la CGT, prise pour cible. Le parquet a fait appel de la décision la jugeant trop légère.
Paris, 9 juin : Frappé par un vigile du Medef, puis placé en garde à vue, cet intermittent participait à une occupation pacifique. Loïc Canitrot, Technicien de la compagnie de théâtre Jolie Môme, basée à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), militant avec la coordination des intermittents et précaires et la CGT spectacle, acteur de la Nuit debout, avait été interpellé lors d’une occupation pacifique du siège du Medef, avenue Bosquet.
Paris, 23 juin : Interdiction de manifester ! Face au tollé général suscité par l’interdiction, annoncée le matin, de la manifestation contre la loi El Khomri, l’exécutif a reculé de manière spectaculaire !
St Étienne, 13 juillet : S’ils sont 4 à être interpellés lors de la manifestation du 12 mai contre la loi El Khomry à St Etienne, 3 d’entre eux ont été relaxés à l’audience du 13 juillet. Pour Martin, membre du comité des travailleurs privés d’emploi et précaires de St Etienne, le jugement avait été mis en délibéré. Le verdict est tombé le 8 septembre, 8 mois de sursis, 3850 € à verser en indemnités aux policiers soi-disant blessés, 5 ans de mise à l’épreuve, inscription au casier judiciaire, ce qui lui interdit tout travail dans la fonction public pendant cette période. Martin a fait appel de cette décision honteuse !
Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive...
En Normandie, Franck Mérouze, le secrétaire général de l'Union locale de la CGT de Caen a été entendu, ce jeudi 22 septembre, par la police judiciaire, pour avoir dénoncé en mai dernier des représailles policières démesurées après les manifestations anti-Loi Travail. Franck est convoqué au tribunal d'instance le 23 novembre prochain.
En Seine Maritime, Alors que notre secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, était au Havre le 31 septembre pour répondre à l’invitation de l’Union Départementale, deux dockers étaient arrêtés à leur domicile au petit matin pour des faits reprochés le 14 juin. Ils sont convoqués le 23 novembre devant le tribunal de Paris.
À Dieppe, 3 camarades, qu’un chauffard sans plaque d’immatriculation a tenté d’écraser lors d’une distribution de tract le 01 juillet dernier, sont convoqués au commissariat le jeudi 13 octobre à 10h00…suite à la plainte du…chauffard !!!
Toutes ces attaquent prouvent que la répression anti-syndicale et la hargne du pouvoir et de la justice se poursuivent.
Nous devons prouver comme l’Union Locale de Dieppe l’a fait pour la 3ème fois à Bobigny, hier, aux côtés des camarades d’Air France, que la résistance et la solidarité sont au rendez-vous !
Agenda des rassemblements de solidarité :
• 13 OCTOBRE – RASSEMBLEMENT DEVANT LE COMMISSARIAT DE DIEPPE EN SOUTIEN DES 3 CAMARADES CONVOQUÉS
• 19 OCTOBRE – RASSEMBLEMENT EN SOUTIEN DES CAMARADES DE GOODYEAR À AMIENS (départ en bus de Dieppe)
• 23 NOVEMBRE – 2 RASSEMBLEMENTS :
1 À CAEN EN SOUTIEN DE FRANCK MÉROUZE
1 À PARIS EN SOUTIEN DES 2 DOCKERS
Photo à Bobigny le 27 septembre en soutien des camarades d'Air France