Déclaration de la CGT Port de Dieppe

Réunion sur la fusion du port de Dieppe et Ports Normand associés du 12 février 2018

Déclaration de la CGT Port de Dieppe

Messieurs les Présidents :

Le syndicat CGT du Port de Dieppe, syndicat majoritaire au Syndicat Mixte du Port de Dieppe, souhaite faire une déclaration sur sa position concernant la fusion des Syndicats Mixtes Ports Normands Associés et Port de Dieppe, annoncée pour le 1er janvier 2019.

I - Rappel de la situation sur le port de Dieppe

En préambule, il nous semble important de rappeler la situation actuelle du port de Dieppe.

Dans notre courrier du 27 juillet 2017, adressé à l’ensemble des collectivités membres du SMPD, courrier consécutif à la note du Président aux agents concernant une évolution statutaire du SMPD, nous rappelions :

  • Que la mise en place d’un Etablissement Public Administratif sur le port de Dieppe  gérant des activités industrielles et commerciales était inadaptée au fonctionnement d’un port, et contraire aux différents avis des collectivités et cabinets d’étude,
  • Que l’absence totale d’une stratégie commerciale, pourtant indispensable aux ressources du Port de Dieppe et aux emplois générés, induisait une très grande fragilité du port,
  • Que les agents du port étaient fortement inquiets sur l’évolution annoncée de la structure. Cette inquiétude étant légitime au vu de l’expérience vécue par un grand nombre d’agents lors de la mise en place du SMPD au 1er janvier 2007, sans aucune préparation ni concertation.

Le constat fait par notre syndicat semble malheureusement être le bon, puisque le rapport de la Chambre Régionale des Comptes (qui ne nous est à ce jour toujours pas communiqué, et pourtant indispensable à une analyse pour la suite annoncée) recommande « de préciser les périmètres de chaque activité et le caractère administratif ou industriel et commercial qu’il entend donner à leurs modes de fonctionnement et de financement ». Ce rapport souligne également « l’impossibilité jusqu’à présent d’atteindre le petit équilibre sur le secteur commerce hors transmanche et le rééquilibrage insuffisant des activités pour mettre fin à la prédominance de la liaison transmanche ».

II - Stratégie régionale des ports de Caen, Cherbourg, Dieppe et des ports départementaux.

Le CESER de la région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée a rendu un avis en janvier 2017 intitulé « quelle stratégie et gouvernance portuaire en Occitanie / Pyrénées-Méditerranée ». Lors de l’audition du directeur général de PNA sur le fonctionnement des ports normands, Monsieur Philippe Deiss indique : « La complexité de l’organisation existante (sur les ports normands) tend à démontrer que la dichotomie entre autorité concédante et concessionnaire a fait son temps. Il est nécessaire de promouvoir des gestions intégrées avec l’ensemble de la place portuaire. Les investissements sur les infrastructures et les superstructures (outillages) doivent être financés par l’ensemble des acteurs ».

La première question que nous vous posons est :

Quelle est la stratégie régionale concernant l’ensemble des ports normands ? La région s’est elle prononcée ou envisage-t-elle une fusion absorption (1 seul syndicat mixte restant) ou une fusion création (dissolution des deux syndicats mixtes pour créer une nouvelle structure) ?

Cette question est primordiale puisqu’au-delà de la gouvernance unique des trois ports normands, permettant à la région d’avoir la maîtrise sur l’ensemble des infrastructures et des investissements liés, cela déterminera l’implication que la région impulsera dans la gestion opérationnelle des activités sur les ports.

Cette question est primordiale puisque dans le cas d’une fusion absorption, avec des économies d’échelle annoncées sur les services supports, des postes sur les ports semblent menacés.

Lors de la cérémonie des vœux à la communauté portuaire Dieppoise, le Président de la région Normandie s’est voulu rassurant sur la fusion PNA / SMPD. A l’image de la fusion des services de la région Normandie (Caen – Rouen), le regroupement de services amènent tout autant des inquiétudes des agents du port de Dieppe. Les manifestations récentes des personnels de la région le rappelant.

Dans le cadre d’une fusion absorption plusieurs questions se posent :

  • quelles missions d’autorité portuaire restent gérées sur le port de Dieppe ?
  •  quels seront le ou les modes d’exploitation des activités industrielles et commerciales du Port de Dieppe ?
  • Quelle autonomie financière gardera le port de Dieppe au sein de la nouvelle structure ?

Pour le syndicat CGT du port de Dieppe, il est clair que :

                - la structure actuelle du SMPD, établissement public administratif (EPA) est inadaptée, et doit évoluer,

                - une réflexion doit être menée sur les missions d’autorité portuaire sur le port de Dieppe, garantissant le maintien de ces emplois sur site. Cette réflexion doit s’inscrire dans le cadre de la stratégie régionale.

III Le syndicat CGT du port de Dieppe force de proposition dans le cadre de la fusion

Pour le syndicat CGT du port de Dieppe,

                - nous réclamons la mise en place d’une structure juridique unique pour l’ensemble des activités (commerce/transmanche, pêche, plaisance) assurant le maintien de tous les emplois sur le port de Dieppe,

                - nous exigeons que cette nouvelle structure soit le moyen de donner les garanties sociales aux personnels assurant le fonctionnement du port de Dieppe par l’application de la Convention Collective Nationale Unifiée, et pour les personnels titulaires de la fonction publique territoriale leur permettre d’avoir la possibilité de garder le statut d’agent public,

                - nous exigeons que les personnels contractuels, qui pour certains travaillent dans les services du port depuis plus de 6 ans intègrent sans réserve cette structure,

                - nous revendiquons la création d’un véritable conseil portuaire sur le port de Dieppe, comme le prévoit le code des ports maritimes, permettant aux différents acteurs de participer aux décisions concernant la gestion, les investissements. Parmi ces acteurs doivent se retrouver les personnels du port et leurs représentants. Cette instance doit être un lieu de concertation et de négociation et ne doit plus être reléguée à un simple rôle de « chambre d’enregistrement »,

                - nous demandons qu’au delà du choix de gouvernance des ports, la Région Normandie s’engage sur un plan d’investissement d’avenir pour le port de Dieppe,

                - nous exigeons une garantie de transparence dans le processus de fusion annoncée, par la mise en place d’un comité de pilotage, et d’un interlocuteur référent unique.

Pour le syndicat CGT du port de Dieppe, dans le cadre de la mise en place de la nouvelle structure de gestion des activités industrielles et commerciales, Il nous parait primordial de repenser l’organisation du travail en place afin de mettre cette nouvelle structure en position d’obtenir la plus grande efficacité des outillages portuaires, une efficacité optimisée des prestations aussi bien sur le plan opérationnel que sur le plan économique.

Cela est une nécessité pour que les investissements important consentis par la région Normandie depuis 2007, que ce soit en direct ou au travers du SMPD, portent leurs fruits, et contribuent au développement du Port de Dieppe pour le bénéfice de l’économie locale et régionale, mais aussi à la carrière des salariés.

Cette nouvelle organisation du travail doit permettre de fournir à la clientèle du port et à ses usagers des prestations fiables, de qualité, et adaptées aux besoins.

C’est uniquement sur cette base, que l’emploi du personnel de cette nouvelle structure se trouvera tout d’abord consolidé, et cela permettra une montée en puissance du port de Dieppe avec, notamment de nouveaux trafics sur le port de commerce, induit par une véritable stratégie commerciale.

Mr Gastinne, Vice-Président de la Région, lors du comité syndical de 24 janvier dernier, a indiqué la volonté de la région Normandie de redynamiser le port de Dieppe. Nous le revendiquons aussi depuis de nombreuses années.

Mr Gastinne, lors de ce même comité syndical, précise que l’adhésion des personnels était une condition obligatoire pour la réussite de la fusion.

Depuis 2007, les agents des différents services du port de Dieppe ont fait la démonstration de leur professionnalisme et de leur engagement.

C’est pourquoi, le syndicat CGT du port de Dieppe restera vigilant sur l’avenir de notre outil de travail dans le respect des personnels y travaillant.

Enfin, le syndicat CGT du port de Dieppe confirme qu’il est et sera toujours force de propositions pour que la fusion annoncée soit une réussite.

 

 

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