ON APPELLE TOUS LE 16 JUIN !
LA PROTECTION SOCIALE, LA SANTE ET LA RICHESSE PRODUITE
SONT A NOUS  !

 

La crise sanitaire que nous subissons a démontré la réalité de notre système de santé et plus généralement de notre protection sociale qui n’a fait que subir des attaques depuis des années… Ironie du sort, c’est en plein cœur d’un conflit social pour sauver nos retraites, c’est-à-dire notre protection sociale que cette crise est arrivée ! Rappelons que le confinement n’avait que pour objectif de ne pas engorger les hôpitaux et plus particulièrement les services de réanimation qui ont subi des coupes drastiques depuis de nombreuses années (suppressions de postes, fermetures de lits, réorganisation pour développer l’ambulatoire, création d’hôpitaux de 2ème zone avec la fermeture de certains d’entre eux...). Et comme le gouvernement a de la suite dans les idées, depuis le début de la crise sanitaire, au prétexte fallacieux de protéger les salariés, il n’a eu de cesse de prendre des mesures pour rogner nos droits.

Dans tous les secteurs, au travers d’ordonnances liberticides, mises en œuvre dans l’état d’urgence sanitaire, nos acquis sociaux sont attaqués de plein fouet.

Partout cette crise va servir de chantage à l’emploi pour diminuer les salaires, augmenter le temps de travail, affaiblir les conditions de travail. Pour « limiter » les licenciements, la ministre du Travail suggère aux entreprises de négocier des accords de performance collective, qui permettent notamment de baisser les rémunérations. Autre possibilité, faire travailler plus ses salariés, sans les augmenter proportionnellement.

Ces baisses de salaires sont légales et entrent dans le cadre des accords de performance collective (APC) qui remplacent les accords de maintien dans l'emploi depuis les ordonnances Travail de 2017 du gouvernement Macron. Il peut se traduire par des baisses de rémunération mais aussi par un réaménagement du temps de travail (suppression de RTT, amplitude horaire plus importante, heures supplémentaires avec une majoration moins attractive…) ou encore une modification de l'organisation du travail (changement de poste, de site...).

Cette crise sanitaire est avant tout sociale. Encore une fois, ce sont les salariés qui vont en payer le coût. Les désidératas du grand patronat deviennent le journal de bord de ce que l’exécutif ose appeler le « monde d’après ».

C’est qu’il a furieusement la gueule du vieux monde celui d’après !

En même temps que le gouvernement prétend avoir vu des salariés indispensables à la continuité de l’existence de notre société pendant le confinement, il multiplie les attaques contre ceux-ci et accélère leur précarisation.

La farce du Ségur de la santé n’augure rien de bon. Le premier ministre l’a lancé le lundi 25 mai en déclarant : « la crise n’exige pas de changer de cap mais très certainement de changer de rythme ». Pour répondre aux besoins immédiats de la Santé publique, la CGT porte des revendications fortes : 

-    l’arrêt immédiat de toutes les fermetures d’établissements, de services et de lits, 
-    un plan urgent de formation pluridisciplinaire de professionnels et un plan de recrutement pluridisciplinaire, 
-    la revalorisation générale des salaires passant par l’augmentation du point d’indice, l’amélioration des conditions de travail et la reconnaissance de la pénibilité de nos métiers,
-    l’abandon de la tarification à l’activité, l’augmentation des budgets des établissements,
-    le rétablissement de la Sécurité Sociale répondant aux besoins de la population,
-    la garantie d’un accès de qualité, égalitaire et de proximité de soins et d’accompagnement social pour tous.

Sortir d’une logique d’austérité et de marchandisation du secteur de la santé et du social n’est visiblement pas dans les projets du gouvernement qui préfère un bon applaudissement à un salaire décent.

Les caissières, les livreurs, les salariés des services publics qui ont encaissé, livré, nettoyé, éduqué, administré restent les oubliés du gouvernement.

Les différents protocoles sanitaires mis en place, par exemple dans l’Éducation Nationale, sont si drastique et masque mal la volonté du gouvernement de transformer l’école en une grande garderie du MEDEF. La communication ministérielle en utilisant les élèves en difficulté scolaire, en situation de handicap, en situation de décrochage ou encore en éducation prioritaire ne tiennent pas face à la réalité des chiffres. En grande majorité, seuls les élèves dont les familles travaillent et qui ne veulent plus prendre le risque de voir leur salaire encore rogner, sont à l’école. 

L’urgence est de créer un statut pour les AESH, créer des postes d’enseignants spécialisés, des postes pour réduire les effectifs à 15 élèves maximum à tous les niveaux en éducation prioritaire, de reconnaître les écoles Michelet, Delaunay et Vauquelin en REP+...

La décence n’est d’ailleurs pas l’apanage de ce gouvernement car tous les autres salariés, si utiles dans cette période spéciale, ne recevront rien, pire, on rogne leurs congés, leurs salaires, leurs droits sociaux.

Pour remercier les salariés entre autres défilé du 14 juillet, médailles et tablettes en chocolats (si, si à La Poste), primes au mérite (visiblement suivant le nombre de morts !), c’est plutôt à grand coup de destruction d’emplois et de fermeture d’usine que le gouvernement et le capital vont le mieux remercier les salariés.

Pour exemple, les 128 salariés de la sucrerie de Toury, usine d’Eure-et-Loir ont beaucoup travaillé pendant le confinement, notamment en produisant de l’alcool pour les gels hydroalcooliques. Alors comme récompense : fermeture du site et licenciement le 30 juin.

Les enseignes Conforama, Camaïeu, La Halle, etc. ferment leurs magasins. Ce sont par dizaine que les salariés vont perdre leur emploi pour ne parler que des grandes enseignes présentes sur le territoire dieppois.

Le plan de restructuration de Renault : suppression de 4 600 postes et fermeture de sites. L’usine d’Alpine et ses 400 salariés voient planer de forts doutes sur la continuité de son activité. Comment un groupe du CAC 40 qui réalise entre 2017 et 2019 un bénéfice de 8 MILLIARDS 359 MILLIONS d'€, reçoit des dizaines de millions d’€ de crédits d’impôts, et se fait garantir un prêt de 5 millions par l’État, peut-il être autorisé à détruire la vie de milliers de salariés ?  Parce que seuls les dividendes aux actionnaires comptent !

Alors STOP !!! Nos vies valent plus que leurs profits !

Les salariés qui se sont retrouvés au chômage partiel pendant plusieurs mois ont perdu beaucoup de salaire. Pour un travailleur au SMIC, soit un mensuel net d'environ 1 219 euros, la perte nette est de 195 € soit plus encore que le reste à vivre. Quand on sait qu’il faudrait gagner au minimum 1 760 euros net par mois pour vivre, (ce n’est même pas la CGT qui le dit, c’est le résultat de l’étude annuelle de la Direction statistique du ministère des Solidarités en 2019), comment vivre avec un salaire amputé de 16 % ? 

Alors que dans le même temps, il est évident que les factures d’eau, d’énergies et de produits de premières nécessités ont explosé pendant la période de confinement.

D’autres solutions sont possibles :

-    La réduction du temps de travail à 32 heures : travailler moins pour travailler mieux, sans accroître la flexibilité, sans annualiser le temps de travail et sans baisser le salaire. Cette mesure de progrès social pourrait créer jusqu’à 4 millions d’emplois.
-    Des augmentations de salaire de 300 € avec un début de grille à 1 800€ net : c’est porter l’exigence du juste partage des richesses créées, de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes et donc du juste paiement de la force de travail. 
-    La reconnaissance des qualifications et de l’expérience : c’est aussi gagner des recettes supplémentaires pour la sécurité sociale, donc pour nos retraites et pour plus de moyens dans les hôpitaux publics afin qu’ils puissent répondre aux besoins de santé de la population.
-    Sécuriser les salariés dans leur parcours professionnel tout au long de leur vie avec un meilleur accès à la formation professionnelle.
-    L’amélioration et le développement des Services Publics. L’augmentation e le rattrapage du point d’indice pour tous les fonctionnaires.
-    L’abandon du jour de carence,
-    La reconquête et la relocalisation de l’industrie dans le respect de l’environnement.

Derrière l’appel des personnels soignants et de la fédération CGT santé action-sociale, de nombreuses fédérations CGT appellent à la grève et à la mobilisation le 16 juin.

Parce que tout le monde est concerné par la crise sociale qui s’annonce.

Alors que l’État, encore une fois, se refuse à faire contribuer aux besoins sociaux de notre pays toutes les plus grandes fortunes, de rétablir l’ISF, de faire participer les banques et les assurances, de taxer les dividendes, de lutter efficacement contre la fraude fiscale, nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes pour garder et conquérir des droits sociaux.

Soyons tous mobilisés le 16 juin !

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