VIVRE ! UN FILM DE 1978 DE L'UL CGT DE DIEPPE
22 juin 2020
« Union action programme commun ! ».
Ce mot d’ordre marque la décennie des années 70.
C’est l’espoir d’un changement qui tienne compte des besoins des travailleurs. Mais la crise s’aggrave. La politique européenne fait mal à l’économie locale, le port de Dieppe, le textile agonisent. Dieppe, durant toute cette période va se retrouver en première ligne concernant la casse industrielle.
En 1972 est signé un programme commun entre le parti socialiste, le parti communiste français et les radicaux de gauche. L’évènement est salué et soutenu par la CGT qui espère ainsi que les revendications des travailleurs seront mieux prises en compte. Mais rapidement des divergences de fond vont surgir entre ces partis. Le rapport des forces lors de différents scrutins tourne à l’avantage du parti socialiste.
En 1977, le parti communiste français propose de réactualiser le programme commun. Ce parti considère en effet que l’aggravation de la crise nécessite de préciser l’ampleur des nationalisations et d’aller plus loin concernant les mesures sociales que devra mettre en œuvre un gouvernement de gauche dès son arrivée au pouvoir.
L’union locale des syndicats CGT de l’agglomération dieppoise, alors dirigée par Georges Trébot, choisit ce moment pour apporter sa contribution au débat.
Un film en super 8 d’une durée de trente minutes est alors réalisé. Nous avons retrouvé ce film sur un support de DVD dans les archives de l’Institut CGT d’Histoire Sociale de Seine-Maritime. Il a donc été retouché et sa qualité visuelle en a un peu souffert.
Mais peu importe, revoir tous ces visages lors de la sortie de l’usine Erickson et les dockers au travail reste un moment émouvant.
Les images du port dans la ville, celles de l’armement naval, celles des usines frappées de plein fouet par la casse industrielle à l’exemple de Vinco, de la Cellophane, des filatures d’Ouville la Rivière, d’Allis-Chalmers, SEAC ; ama, chantiers de Normandie…sont encore aujourd’hui imprégnées dans la mémoire collective des plus anciens.
Les jeunes générations y trouveront matière à se remémorer le Dieppe ouvrier d’autrefois et la résistance ponctuée de propositions constructives de l’Union locale des syndicats CGT.
Émouvant à plus d’un titre comme cette famille de neuf enfants à Arques la Bataille et le prix du charbon, de la lumière et de la viande. Ici la moulinette à main sert pour mixer la soupe et écraser les pommes de terre.
Il y a aussi la sortie du lycée et la ligne Dieppe/Newhaven et de temps à autre les feutrines pédagogiques du secrétaire de l’Union locale pour expliquer l’exploitation capitaliste.
Ce film marque une époque et reste un témoignage visuel d’un épisode de notre histoire commune.
Jacky Maussion
Attention, le son ne démarre qu’après 45 secondes