Pouvoir d’achat : Les salariés devront s’adresser au Père Noël !
13 déc. 2007Déclaration de la CGT :
C’est, une fois de plus, au mépris de toutes les règles du dialogue social, que le gouvernement entend faire passer son projet de loi sur le pouvoir d’achat.
Les confédérations syndicales n’ont pas été consultées, les conseils d’administration des caisses nationales de sécurité sociale ont dénoncé unanimement les conditions particulièrement inacceptables dans lesquelles elles ont été saisies.
Se trouve ainsi confirmée l’idée que, pour le gouvernement, une consultation des partenaires sociaux sur un projet de loi important dans des délais tels qu’aucun travail de réflexion et d’analyse ne soit possible, tient lieu de dialogue social.
Si la forme n’y est pas, le fond non plus ! Vendu comme une mesure permettant aux salariés une augmentation de leur pouvoir d’achat, ce projet consiste juste à les inciter à « puiser » dans leurs propres réserves, paiement des journées de RTT ou déblocage des sommes attribuées au titre de la participation. Le travail n’est pas mieux rémunéré, le capital est épargné.
Dans les petites entreprises (moins de cinquante salariés) l’employeur pourra décider de verser une prime exceptionnelle aux salariés. Comment imaginer que le salarié pourra compter sur cette prime pour augmenter son pouvoir d’achat, alors que la création de celle-ci dépend du bon vouloir de l’employeur et que son montant est parfaitement aléatoire, puisqu’il peut être modulé selon divers critères.
Comme le dispositif sur le paiement des heures supplémentaires mis en place il y a quelques mois à peine, le projet de loi sur le pouvoir d’achat ne répond absolument pas aux attentes des salariés. Les mesures prévues « bénéficieront » à une minorité seulement d’entre eux.
Le gouvernement reconnaît lui-même que 38% des salariés sont concernés par un dispositif de RTT et seulement 9,7% de cadres disposent de la possibilité de convertir leurs journées de RTT (forfaits jours).
Les salariés précaires dont le nombre ne cesse d’augmenter ne verront pas l’ombre d’une augmentation de leur pouvoir d’achat, le gouvernement les ignore totalement et ne fait qu’accentuer les inégalités entre salariés.
La Cgt demande des mesures en faveur de l’ensemble des salariés, mesures pérennes et dont les effets sur le pouvoir d’achat soient immédiats.
Elle appelle les salariés à se mobiliser dans leurs entreprises pour aller chercher eux-mêmes leurs augmentations de salaires et l’amélioration des conditions d’emploi.
Montreuil, le 12 décembre 2007