Avec la CGT, prenez vos affaires en main
25 juin 2014Ils organisent l’évasion fiscale et sociale en s’installant en Suisse, en Angleterre ou ailleurs. Leurs actionnaires se distribuent les dividendes.
De l’autre côté, le pays produit moins de richesses par habitant qu’en 2007. Nous assistons à un effondrement productif. Des usines ferment, les suppressions d’emplois se succèdent, le chômage de masse, la précarité et la pauvreté s’étendent.
Chaque jour, dans des entreprises de nombreuses villes de France, des salariés se rassemblent et s’organisent pour lutter, résister et gagner ensemble. Tous, nous voulons travailler, créer, vivre dignement de notre travail.
En dépit de cette situation, le 31 décembre dernier, en guise de vœux pour 2014, le Président de la République faisait un pied de nez aux salariés de notre pays.
Il nous annonçait son « Pacte de responsabilité » passé avec Pierre Gattaz, président du Medef. Durant tout le mois de janvier, Il a distribué, par milliards, ses étrennes au patronat qui n’arrête pas de faire de la surenchère.
D’un côté, de très coûteux cadeaux sont faits aux entreprises : 30 milliards d’euros sont distribués, de nombreuses diminutions d’impôts leur sont accordées en plus. Le patronat a pourtant toujours dit qu’il n’y aurait ni engagement ni contrepartie.
De l’autre côté, 50 milliards d’euros d’économies sont réalisés sur le dos des salariés, des privés d’emploi, des retraités. Ils subissent le blocage de leurs pensions de retraite et de leurs salaires, un tour de vis sur l’assurance maladie, la mise à mal de notre Sécurité sociale. Les privés d’emplois voient leurs droits rabotés et les collectivités territoriales sont mises à la diète.
Le patronat, lui, est servi et répond: « Je prends l’oseille et tais-toi ! ». Alors ne nous taisons surtout pas ! Refusons de payer la facture des nouveaux cadeaux faits au patronat avec le fruit de notre travail.
Mais qui peut croire, qu’en France et en Europe, une société qui fragilise les plus jeunes, précarise ses forces vives, protège moins ceux qui en ont besoin, et appauvrit les plus anciens, est une société qui se donne des chances d’aller mieux ?
Ces choix sont injustes. Ils ne sont ni socialement ni économiquement bons. Au contraire, c’est l’assurance d’un appauvrissement du pays et de ses salariés.
Ensemble nous pouvons transformer nos situations de travail et construire un avenir de progrès social. Mais rien ne se fera sans l’intervention des salariés.
Thierry Lepaon