Contre la précarité énergétique, nationaliser l'énergie et augmenter les salaires
Plus de 11 millions de personnes, soit un cinquième de la population française, éprouvent aujourd'hui des difficultés à se chauffer et s'éclairer, selon une évaluation de l'Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE).

Mais celui-ci préconise seulement de compenser les dérives inhérentes à la spéculation et à la concurrence, par un renforcement des aides au paiement des factures via la création d'un chèque énergie. En résumé il ne propose pas de s'attaquer aux causes, mais de rendre les conséquences moins dures aux consommateurs les plus modestes, sans s'attaquer aux profits des actionnaires.

Rappelons que sont actuellement considérés en précarité énergétique les quelque quatre millions de foyers, soit environ huit millions de personnes, consacrant plus de 10% de leurs revenus à leurs dépenses en énergie au sein de leur logement. Les tarifs sociaux, permettant en moyenne d’économiser 90 euros par an sur la facture d’électricité et 156 euros sur celle du gaz, devraient concerner bientôt non plus 600.000 mais quatre millions de ménages modestes.

Beaucoup de propriétaires sont aujourd'hui des précaires énergétiques

En pratique, les précaires énergétiques sont des personnes qui ont à la fois de faibles revenus, un logement de mauvaise qualité thermique et, en conséquence, ont des difficultés à payer leurs factures d’énergie.

Mais aujourd'hui, plus de 62% des précaires énergétiques sont propriétaires de leur logement, souvent en maison individuelle, et 55% ont plus de 60 ans.

C'est un fait que de plus en plus de propriétaires sont aujourd'hui en difficulté pour entretenir leur logement — et pas seulement les précaires énergétiques — pour faire ne serait-ce que les travaux minimums pour le maintenir en état (Ravalement de façade, entretien des cheminées, mise aux normes de l'électricité, isolation du toit, entretient des moyens de chauffage, etc.).

Il suffit de se promener dans les quartiers pavillonnaires, ou dans les lotissements anciens des communes rurales, pour constater les peintures dégradées, les clôtures non-entretenues, les réparations bricolées, etc.

Face à ce désastre national, la question centrale est celle du salaire et du niveau des retraites.

La stagnation des salaires, voire leur baisse, le développement des petits boulots, des temps partiels imposés, du remplacement des CDI par des intérimaires ou des CDD, voire même par des apprentis à qui l'on refuse l'embauche en fin de formation, le remplacement des fonctionnaires par des contractuels, tout ces expédients sont à l'origine de l'explosion de la précarité énergétique.

C'est la cause qu'il faut traiter, pas les conséquences.

Mais la précarité énergétique pourrait toucher de plus en plus de Français, alors que la Commission de régulation de l'énergie milite pour une augmentation de la facture moyenne d'électricité de 30% d'ici à 2017.

Pour la CGT, il est urgent d'augmenter tous les salaires sur la base d'un Smic à 1700€,

le Smic étant, rappelons-le, le salaire pour un salarié sans qualification: les grilles de salaires doivent être revaloriées en conséquence;

Payer au Smic des salariés à Bac+2, c'est de la surexploitation ! C'est indigne !

Mais s'il est urgent d'agir sur les salaires, il faut reconstruire un service public de l'énergie pour sortir des millions de gens de la précarité énergétique. Pour cela il faut sortir ce secteur des griffes des boursicotteurs et des spéculateurs, en nationalisant les fournisseurs d'énergie.

Sans attendre, la CGT et son association de consommateurs INDECOSA-CGT portent des propositions afin de pouvoir répondre réellement à l'urgence sociale :
  • > Arrêt des coupures inappropriées (gaz, électricité, chauffage et eau) toute l’année, quelle que soit la saison.
  • > Interdire les résiliations abusives ordonnées par les fournisseurs de manière arbitraire pour dissimuler des suspensions d’énergie.
  • > Aucune coupure ne devra pouvoir être exécutée sans décision de justice.
  • > S’assurer que les entreprises et les organismes publics contactent et accompagnent toutes ces familles en difficulté énergétique (soutien, conseils, aides financières).
  • > Élargir les tarifs sociaux, du seuil de la CMUC à celui de la pauvreté, soit de 650 à 960 € de revenus, avec déclenchement automatique. Relever les montants accordés pour qu’ils soient réellement significatifs par rapport aux factures.
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