De l'usage schizophrénique que l'État fait faire du CICE par La Poste
25 nov. 2014![Emploi-La-Poste-b.jpg](http://img.over-blog.com/500x332/0/24/81/01/Communications---Poste/Emploi-La-Poste-b.jpg)
Après avoir rodé pendant des années en zone rurale sa stratégie de suppression de bureaux, le groupe accélère ses coupes dans les effectifs et entame désormais une restructuration radicale de sa présence en zone urbaine.
Pensez-donc : après lui avoir versé sans contreparties 297 millions d’euros de crédit d’impôt au titre du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), argent provenant du contribuable, l’État a reçu de La Poste 171 millions d’euros de dividendes sur les 627 millions d’euros de bénéfices nets réalisés par l’entreprise en 2013. Systématiquement présenté par le Gouvernement comme un levier pour l’emploi, le CICE est dans les faits une simple machine à dividendes.
Ajoutons que, parallèlement aux suppressions d'emploi, la précarisation de l’emploi se poursuit au sein du groupe avec la multiplication des CDD, dont la direction de La Poste s’est fait une véritable spécialité depuis longtemps, avec parfois plusieurs centaines de contrats successifs pour un même salarié !
Et que dire également de l’absence de prise en compte par l’actionnaire principal du mal-être et de la souffrance au travail des agents et salariés du groupe. Car l’ensemble des représentants syndicaux de l’entreprise font état de la dégradation sans précédent des conditions de travail et de la pression managériale.
Les missions de service public qui lui sont officiellement confiées sont aujourd’hui directement menacées par des stratégies financières tout à fait contradictoires qu'on lui fait décider.
Qu’il s’agisse:
- > du service universel de la distribution du courrier,
- > de l’accessibilité bancaire,
- > ou du maillage de la présence postale sur l’ensemble du territoire,
Comment comprendre par exemple que l’on éloigne toujours plus les personnes les plus en difficultés d’un service aussi indispensable qu’un bureau de poste de plein exercice ?
Les luttes à répétition que mènent de ses salariés — fortement attachés à la qualité du service et amoureureux du "bien travailler" — sont complètement légitimes.