Ensemble pour une politique des transports répondant aux besoins de mobilité, d'environnement, d'aménagement du territoire, de reconquête industrielle.
28 oct. 2014Les transports sont au centre de l’économie, du développement économique ou pas des territoires, des questions environnementales, structurants ou destructurants pour la société, suivant la façon dont on les fait évoluer.
Et c’est, certainement pour cela qu’ils font régulièrement la une de l’actualité au travers de scandales aux lourdes conséquences financières pour le citoyen contribuable à l’image de l’abandon de l’écotaxe ou encore les profits juteux des autoroutes.
Ils ont été aussi au cœur de divers conflits comme à la SNCF, à la SNCM ou à Air France. Des conflits scandaleusement dénigrés, sans doute pour en masquer le sens même. Ces conflits avaient tous un point commun : l’intérêt général, en opposition au dumping social qui sévit dans les transports, précurseur de la politique low cost (bas coût) qui lamine les emplois, les précarise, démantèle les organisations du travail, développe et amplifie la sous-traitance.
Des politiques qui éclatent les entreprises intégrées, conduisent à la privatisation, à la mise en concession et, au final, c’est l’usager qui est le perdant car ce bas coût assure un service dégradé car réduit au strict minimum, y compris la sécurité !! Toute option devient payante pour qui veut un service en plus !
Cette logique du « bas coût », c’est « perdant/perdant » pour les salariés et les usagers et « gagnant/gagnant » pour les actionnaires et le capital !
Faut-il rappeler que le modèle low cost vit avec l’argent du contribuable au travers du financement de certaines collectivités ?
Pendant ce temps, l’hémorragie de l’emploi dans les transports s’amplifie (ferroviaire - fluvial - aérien - maritime - transport routier marchandises - entretien des routes ...) !!
Dans une période où les enjeux environnementaux et sociaux, liés aux transports, sont cruciaux et auraient dû être pris en compte dans la loi de transition énergétique (ce qui est loin d’être le cas), l’État a fait adopter la réforme ferroviaire qui fragilise – encore plus - l’entreprise nationale SNCF ; avec des effets qui ne se font pas attendre (fermeture de lignes, fermetures de centaines de guichets, suppression de contrôleurs sur les TER ...).
Par contre, on propose de déréglementer le transport routier de voyageurs (cars) pour les mettre en concurrence avec les trains au risque de supprimer les dessertes Intercités et trains d’équilibre du territoire et amplifier un dumping social dont on connait les ravages dans les transports marchandise Les coûts externes (usage des infrastructures, pollution, nuisances sonores, congestion routière, accidentologie...) qui représentent plus du tiers du coût du transport routier (voyageurs - marchandises) doivent être pris en compte dans le coût réel du transport et non plus être payés par le contribuable.
Avec l’abandon définitif de l’écotaxe, ce nouveau renoncement va avoir de lourdes conséquences sur le financement des infrastructures – déjà mis à mal depuis le désengagement de l’État (ferroviaires - fluviales - routières - transport de proximité: tramway, métro, RER...) et conduit à de nouvelles privatisations et concessions de routes nationales, devenant ... payantes !
Et, pendant ce temps, les sociétés d’autoroutes font des profits colossaux - 9 milliards € de chiffre d’ affaire en 2013 - posant la question des renationalisations des autoroutes concédées en 2005. L’enterrement de l’Écotaxe est un véritable scandale financier car, au-delà du manque à gagner de 800 millions €, l’Etat va devoir indemniser – à hauteur d’un milliard € - la société « Ecomouv » en charge des portiques. C’est le contribuable qui va payer cette gabegie financière pendant que pèse la menace de licenciements pour les salariés d’Ecomouv et 130 emplois des douanes vont être réorganisés
Il faut rendre les transports urbains et interurbains accessibles, notamment en revenant à une TVA à 5% pour les transports publics et arrêter les fermetures de lignes ferrées dans les territoires.
Il faut étendre le Versement Transport – payé par les entreprises - à toutes les régions et à toutes les entreprises (premières bénéficiaires de ces transports collectifs pour leurs activités) afin d’améliorer la qualité des transports, renforcer et développer les infrastructures.
Dans le même temps, arrêtons de créer de nouveaux besoins de transports liés à une urbanisation croissante de nos villes rejetant, toujours plus loin, les populations précaires et imposant toujours plus de mobilité. En ce sens, les effets de la métropolisation et de la réforme territoriale en projet vont amplifier ce phénomène ; entrainant des déplacements de population, désertifiant de plus en plus de territoires...
Les temps de transports journaliers sont en augmentation !
Pouvoir se loger décemment, à proximité de son lieu de travail, est un véritable enjeu de politique publique d’urbanisme et de transport, notamment d’accès aux réseaux de transports collectifs et aux logements.
Il faut arrêter de développer les hyper concentrations de lieux de travail, souvent le fruit de délocalisations
imposées, complètement déconnectées de l’habitat et des lieux de vie.
Tous ensemble,
Salarié-e-s des transports et des infrastructures,
Agissons
pour un véritable service public de transport accessible à tous et permettant un développement harmonieux des territoires.