HLM : logements financés en recul de 13% en 2012 ! Quid en 2013 ?
En 2012, à peine plus de 100 000 logements sociaux ont été financés (-13%).

Les chiffres publiés par le ministère de l'Égalité des territoires et du Logement dans le « Bilan des logements aides en 2012 », document de 75 pages qu'il vient de mettre en ligne. Il en ressort qu'au total, 102 728 logements locatifs sociaux ont reçu un agrément de financement par les services de l'État ou ceux des collectivités locales délégataires des aides à la pierre l’an dernier en France métropolitaine et hors Anru. Un chiffre en baisse de 11 % par rapport à 2011 et de 22 % par rapport à 2010.

Ce recul s'explique surtout par la chute du nombre d'agréments délivrés l'an dernier en PLS (prêts locatifs sociaux). En incluant les 13 809 agréments délivrés dans le cadre de l'Anru, le nombre total de logements locatifs sociaux financés en 2012 s'élève à 116 537, soit une baisse de 13 % par rapport à 2011.

C'est la conséquence de la politique sans souffle du gouvernement précédent, toute entière tournée vers les intérêts de la finance.

Quid pour 2013 ?

Pour 2013, les circulaires de programmation des aides de l’Etat pour le logement social envoyées aux préfets prévoient de construire 150 000 unités. En fait l’équation est difficile, voire impossible à résoudre.

9 milliards d'euros, c’est le montant des investissements réalisés par les offices publics de l'habitat (OPH) en 2011 pour construire et entretenir leur patrimoine (2,3 millions de logements sociaux).

Mais la marche à monter est très haute, voire hors de portée, de l’avis de certains bailleurs sociaux : 22 % sur un an pour l’Ile-de-France avec 47 800 logements sociaux prévus, soit autant que tous les logements mis en chantier en 2012 ; 23 % en Paca. Quant à Rhône-Alpes, "les bailleurs sociaux n’ont pas baissé les bras, loin de là, et lancé beaucoup d’études. Mais nous ne pourrons pas augmenter la production de 18 % comme le souhaite le gouvernement".

De nombreux doutes

Les doutes exprimés par les bailleurs sociaux sur la faisabilité des objectifs fixés sont de trois ordres.

  • Premièrement il faut de nombreux mois pour mettre en œuvre les dispositions d'une nouvelle loi, la loi du 18 janvier 2013, relative à la mobilisation du foncier public en faveur du logement. Des constructions neuves demandent de faire l'acquisition de terrains, du dessin, le dépot de permis de construire, des appels d'offre, etc. Cela prend du temps.
  • Deuxièmement, sur le plan opérationnel, la réduction dramatique de la production de logements privés aura un impact mécanique sur la production de logement social, car les grands constructeurs ont réduit la voilure. On ne retrouve pas en claquant du doigt, des capacités de production. 
  • Troisièmement, la faisabilité financière de l’objectif fixé est également en doute. Certes, l’inconnue sur la TVA applicable à partir de 2014 a été levée par le « plan d’investissement pour le logement » annoncé par le président de la République le 21 mars. Car construire 50 % de plus représente un effort financier de 17 milliards d’euros. Pour passer de 80 000 à 120 000 logements par an, les HLM estiment qu’il leur manque 1,4 milliard. Or les modalités d’intervention d’Action logement - qui doit apporter 1 milliard d’euros par an en plus pendant trois ans grâce à un emprunt auprès de la Caisse des dépôts – sont tout juste en passe d’être calées (elles devraient être officialisées le 4 juin).
  • Enfin dernière inconnue : les aides que seront en mesure d’apporter les collectivités (1 milliard d’euros actuellement) compte tenu de la baisse de leurs dotations.
Les mises en chantier de logements neufs entre février et avril ont reculé de 1,1 % sur un an.

L'activité du secteur du logement neuf en France s'est donc encore contractée ces trois derniers mois, à un rythme toutefois moins rapide que précédemment, alors que les mises en chantier devraient prochainement toucher un niveau plancher.

Les ventes de logements neufs ont reculé de 2,6% en France au premier trimestre, à 20.054 unités. Conséquence, "le niveau des stocks est au plus haut depuis la crise de 2008, atteignant 98.300 logements invendus, soit une progression de 18,1% par rapport au premier trimestre 2012", souligne le ministère.

Panne du marché de l'accession à la propriété ! Normal, le recul du pouvoir d'achat, le développement de la précarité, et l'augmentation du chômage, produisent leurs effets ! 

Le nombre de mises en chantier de logements neufs entre février et avril a ainsi reculé de 1,1% sur un an, alors qu'entre janvier et mars, la baisse, plus sévère, atteignait -11,2%. Ce ralentissement se note aussi au niveau des chiffres cumulés sur douze mois, puisque entre mai 2012 et avril 2013, le nombre de mises en chantier de logements neufs a baissé de 16,9%, à 297.438 unités, contre un recul de 19,5% entre avril 2012 et mars 2013.

Quant aux mises en chantier de logements collectifs, si elles se redressent de 6,1% sur la période février-avril, elles plongent de 17% en cumulé sur douze mois. Loin de l'objectif gouvernemental

Le nombre total de nouveaux chantiers (incluant les constructions sur des bâtiments existants) ne devrait guère dépasser les 320.000 cette année, soit une baisse d'environ 7,5%. Bien loin de l'objectif de 500.000 logements neufs par an fixé par le président de la République François Hollande.

En 2012, les mises en chantier avaient plongé de 17,8% à 346.000, dont 304.000 pour les seuls logements neufs.

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