La faillite de Detroit met en danger les retraites et la protection santé de ses fonctionnaires
29 juil. 2013C’est une nouvelle affaire qui met en évidence la précarité des systèmes de retraites par capitalisation, et donne de nouveaux arguments aux défenseurs des systèmes solidaires de retraites par répartition, dont nous sommes partisans à la CGT.
Car, à la différence du système de retraite français, les retraites dépendent d’un système de capitalisation aux États-Unis. Les salariés américains déposent l’argent de leur retraite dans des fonds de pensions qui les placent dans le circuit financier. C’est ainsi que le fonds de pension de la Caisse générale de retraite des employés municipaux de Detroit a « placé » dans le budget de la ville qui lui doit maintenant 2 milliards de dollars.
Parmi les plus mémorables on trouve Enron, Carlyle Capital Corporation, Lehman Brothers, etc.
Souvenez-vous, en décembre 2001, la multinationale Enron fait faillite : Et avec elle les environ 20 000 salariés licenciés de cette société ont perdu l'essentiel de leur capital-retraite, car celui-ci était constitué principalement de parts dans l'entreprise.
Ce sera la même mécanique mise en œuvre dans la faillite de Lehman Brothers en 2008, faillite retentissante au commencement de la crise systémique.
A la même époque le fond de pension américain Carlyle Capital Corporation tombera en faillite parce que les banques prétendaient créer de l’argent avec de l’argent. Elle comptait sur le fait que les Américains n’étaient pas encore à la retraite, pour spéculer l’argent de leurs cotisations, afin d’en créer plus tard. Catastrophe pour les épargnants qui ont tout perdu.
Aujourd’hui, des centaines de milliers de retraités américains se retrouvent contraints de retourner au travail à l’âge de 70 ans et plus, car ce système de retraite par capitalisation leur a fait tout perdre.
Avec la déclaration de faillite, Detroit pourra suspendre le remboursement de ses dettes. Or la moitié des ses dettes concerne des fonds de pension et d’assurance médicale de 10 000 employés et 20 000 retraités municipaux. C'est-à-dire que les retraites et les mutuelles ne seront plus financées.
Victime de la spéculation financière et des délocalisations, cette ville industrielle du nord des États-Unis a accumulé 18,5 milliards de dollars de dette. Après les fermetures des grandes usines d’automobile dont General Motors, elle a perdu la moitié de sa population en 60 ans.
Aujourd’hui, sur 700 000 habitants, plus d’un quart vivent sous le seuil de pauvreté, parmi eux, près de 80 % sont des Noirs.
Aujourd’hui les services municipaux : éclairage publics, ambulance, police font défaut.
Tous dans l'action le 10 septembre pour Une journée nationale d’action interprofessionnelle la plus unitaire possible !