"Le Blues parlé du syndicat", de François Béranger - Paroles
29 juin 2014- Album "participe présent" 1978,
- Paroles et musique: Woodie Guthrie,
- Adaptation: François Béranger
- J’vais vous dire les gars ce qu’il faut faire,
- Pour faire augmenter vos salaires,
- D’abord parler avec les potes,
- Et faire une section syndicale,
- Tous solidaires ce s’ra pas long,
- Pour faire la nique au patron,
- Moins d’heures de boulot, Meilleures conditions de travail, les congés payés, les gosses au bord de la mer,
- Ça semble simple, mais ça n’l’est pas,
- Et j’vais vous expliquer mieux qu’ça,
- Pourquoi faut r’joindre le syndicat,
- Car si vous croyez qu’le patron,
- Va de lui-même vous augmenter,
- Vous s’rez là au jug’ment dernier,
- On s’ra tous morts et enterrés, au paradis bien sûr ! Et Saint pierre s’ra un bon patron pardi !
- Vous savez-bien qu’vous êtes exploités,
- Mais le patron il dit que non,
- Il force les cadences à t’en faire crever,
- Tu peux être viré,
- Mais t’laisse pas faire,
- Faut tous signer une pétition,
- Et organiser un meeting,
- Discutez ! Donnez votre avis ! Décidez ! Faites quelque chose !
- Patron futé comme un bison,
- Trouv’ra toujours le con service,
- Qu’il enverra dans vot’ meeting,
- Pour moucharder et provoquer,
- Faudra tout d’suite dire au débile,
- Que le jaune lui va pas au teint,
- Arrête de faire la mouche ! T’auras pas d’histoires ! Et le mec aveugle retrouv’ra la vue.
- Maint’nant vot’ section est créée,
- Vous t’nez vot’ première réunion,
- Choisissez bien quelques copains,
- Pour composer votre bureau,
- L’patron qu’est sourd quand un seul geind,
- Entend très bien le syndicat !
- Il est beau joueur ! Il est tout seul ! Allez les gars, on va l’trouver !
- Mettons qu’vot’ boulot soit l’enfer,
- Avec un salaire de misère,
- Le patron se met à gueuler,
- Feignants ! Pas d’ralonge ! Enfoirés !
- Mais regardant par la fenêtre,
- Il voit des milliers d’gars unis,
- Salop ! Affameur ! Négrier ! Il bat sa femme on peut l’parier !
- Les gars l’plus dur il reste à faire,
- Tout s’ra bon pour vous foutre en l’air,
- La police, la garde nationale !
- C’est un crime, une carte syndicale !
- Vos meetings seront perturbés,
- On matraquera tous ceux qui bougent,
- Salle bande de rouges! Antiaméricains! Espions japonais! Saboteurs de la défense nationale!
- Mais chez Goodyear ce qu’ils ont compris
- Et chez Renault c’qu’ils ont compris
- Et chez les Fralib c'qu’ils ont compris,
- Dans l'éducation aussi
- Et chez les Mac'do c'qu’ils ont compris,
- Un peu partout c’qu’on a compris:
- Si on s’laisse pas faire par les fachos
- Si on s’laisse pas faire par les provocateurs
- Si on s’laisse pas faire par les milices
- Si on s’laisse pas faire par les jaunes, par les flics, par le gouvernement
- Si on s’laisse pas baiser par les patrons
- Et bien les gars, on gagnera !
- Enfin ce que j’vous en dis, prenez le comme vous voulez
- Mais faites le !