Le président de la Mutualité française prédit une explosion du système de santé

Le projet de loi des finances mis en place par le gouvernement UMP doit entrer en vigueur le 1er janvier demain, celui-ci comprend des hausses dans tous les secteurs qui toucheront les foyers modestes et les plus démunis. Parmi ces mesures, le prix des mutuelles qui s’orientent vers une hausse de 5 à 8% selon les associations ou les mutualistes.

Les plus modestes paieront le prix fort

Cette taxation va surtout couter cher aux foyers modestes qui peinent à aller se soigner, mais également, les étudiants, les personnes âgées et les non actifs. D’autant que certains mutualistes parlent d’impôt sur la santé. « Cette taxe est un impôt indirect, qui va s’appliquer à 94% des Français. C’est même une assiette bien plus large que celle de la CSG ou de l’impôt sur le revenu », a indiqué le président de la Mutualité française.

Selon lui, « la hausse moyenne des charges qui vont peser sur les mutuelles est de 5% » et « les coûts seront de plus de 5% en moyenne ce qui est considérable en cette période de restriction du pouvoir d’achat (…) C’est finalement un impôt sur tous les Français. Depuis trois ans, c’est 10,4% de taxes nouvelles qui pèsent sur les complémentaires », s’est-il insurgé.

Un accès au soin de plus en plus difficile, des taxes en hausse et les finances de l’assurance-maladie au plus mal, « tous les ingrédients » sont « réunis » pour que le système de santé « explose à plus ou moins court terme”, a-t-il alerté, hier,

« Le taux de renoncement aux soins, c’est-à-dire le nombre de Français qui diffèrent des soins pour des raisons financières, augmente d’année en année. C’est préoccupant parce qu’on sait très bien qu’un système de santé ne se détruit pas en six mois mais se détruit petit à petit ».

Pour la CGT, une réforme de fond du financement de la Sécurité sociale est nécessaire et urgente

Dans ce contexte généralisé de dégradation de l’accès au soin, s’ajoute la fin de la solidarité intergénérationnelle et interprofessionnelle, provoquée par la généralisation des « contrats groupes », à l’américaine. Ceux-ci conduisent à séparer le groupe des salariés actifs des grosses sociétés, de celui des autres salariés et des retraités, en leur assurant une protection sociale plus large et moins chère (car financée par l’entreprise), pendant que l’immense majorité des autres plongent dans la précarité sociale.

Comme l’a dénoncé la CGT à l’époque du vote de la loi, le temps est venu de l’insécurité sociale généralisée. A l’instant où notre peuple souffre, au cœur de cette crise il est temps de reconquérir une Sécurité sociale de haut niveau.

Dans ce cadre, une réforme de fond du financement de la Sécurité sociale, telle que celle proposée par la CGT est indispensable.

Elle implique en particulier de remettre en cause d’urgence les exonérations de cotisations sociales, en particulier les exonérations d’heures supplémentaires de la loi TEPA : aujourd’hui, les heures supplémentaires déclarées représentent plus de 400.000 emplois. Rappelons par ailleurs que la fameuse prime liée aux dividendes, est totalement exonérée de cotisations sociales.

Relancer l’emploi et les salaires, dégager des ressources nouvelles, voilà plus que jamais les premiers impératifs pour préserver notre Sécurité sociale solidaire.

 


Etienne Caniard Président de la Mutualité Française sur franceinter

 

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