ADSL et Internet: Le recul du Service public précarise l’accès au droit à la communication

Nous l’avons démontré à plusieurs reprises, l’ouverture à la concurrence du secteur des télécoms a, depuis 10 ans, freiné la modernisation du réseau et l’accès du plus grand nombre au vrai haut débit.

Dans la région, nous avons connu le fiasco du Wimax, soutenu pourtant à bout de bras par le conseil général de la Seine-Maritime (et donc par nos impôts locaux), qui avait naufragé les habitants de Biville-sur-mer. http://cgt-dieppe.over-blog.com/article-internet-les-naufrages-de-la-rentabilite-62096364.html

Mais surtout nous avions démontré l’absurdité de cette logique en marche, qui conduit les opérateurs, pour ne pas être mangés par leur concurrent, à éviter d’invertir. Or pour apporter aux usagers de l’Internet des débits plus élevés, il faut investir. Il faut rapprocher les équipements électroniques des habitations, car le débit de l’ADSL s’effondre en fonction du kilométrage de câble, mais aussi du diamètre du fil (loi d’Ohm ! L'affaiblissement est proportionnel à la section du fil de cuivre). Ainsi si, comme dans les vieux logements de Janval, vous êtes raccordés par du fil de cuivre en 6 10ème voire même du 8 10ème, c’est le Pérou ! Même à 4 kilomètre du central de Dieppe, vous aurez à des débits corrects. Mais si vous êtes raccordés sur du fil de 4 10ème, comme le Val Druel alors votre débit sera piteux ("logiques" d'économies dans les investissements des années 1970).

Mais vous pouvez vivre à côté d’une « autoroute de l’information » et ne pas bénéficier du vrai haut débit. C’est le cas du Val Druel, qui est raccordé au central téléphonique de Dieppe par une belle fibre optique. Mais elle ne sert qu’à alimenter le relais GSM d'Orange située sur le toit de l’un immeuble HLM, et pas aux abonnés "filaires" du quartier.

Pourtant France Telecom a tout ce qu’il faut pour apporter le très haut débit aux habitants : cette fibre optique, un petit bâtiment technique au cœur des immeubles (où passe cette fibre), et qui contient le répartiteur des lignes téléphoniques en cuivre qui desservent le quartier. Il suffirait donc à France Telecom d’y installer un petit bâti ADSL et "le tour (technique) serait joué": économie et efficacité ! D’autant qu’une telle machine se rentabilise en moins d’un an ! Mais il y a cette fameuse concurrence qui bloque tout !

Dans la côte de Neuville, c'est encore plus simple: le secteur est raccordé sur le central téléphonique de Dieppe, alors que le central de Neuville est situé à 50m de la Mairie, rue des Martyrs-de-la Résistance; il suffirait d'inverser le sens de la distribution des abonnés, et alimenter tout le secteur du Vieux Neuville et du Pollet en très haut débit à partir de Neuville ! Mais pour l'opérateur historique, il ne faut pas bouger, sinon la concurrence profitera quasiment gratuitement de ces (faibles) investissements. Une telle logique pourrait être, d'ailleurs, mise en oeuvre ailleurs: à Hautot-sur-mer, par exemple, qui est raccordé sur Dieppe, alors que le central de Varengeville est beaucoup plus proche.

Mais rassurez-vous : il paraît que d’ici quelques mois les collectivités locales seront autorisées à financer (grâce à nos impôts locaux), la modernisation du réseau local. Grâce à nos impôts locaux, certes le très haut débit va pouvoir reprendre sa marche en avant, mais (surtout) les superprofits des opérateurs Internet vont continuer leur croissance exponentielle (+61% pour france Telecom Orange en 2010 ! Excusez du peu !).

La privatisation et la concurrence n'ont-ils pas déjà fait assez de dégats, pour que l'on se repose la question de leur utilité ? A la CGT nous pensons qu’il faudrait s’orienter vers une réappropriation publique de tout le secteur des télécoms : et vous, qu’en pensez-vous ?

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