Les stagiaires ne sont pas des employés au rabais !
Les taux de chômage des jeunes sont deux fois plus élevés que la moyenne. Pour deux-tiers des jeunes européens, travail rime avec contrats à durée déterminée, temps partiel imposé plutôt que choisi, travail intérimaire, emplois saisonniers ou travail non déclaré.
L’augmentation générale de la précarité en Europe affecte particulièrement les jeunes, trop souvent considérés comme de la main d’œuvre au rabais.

Dans ce contexte, de nombreux jeunes entrant sur le marché du travail restent en stage pour des périodes allant jusqu’à plusieurs années. Trop souvent, ils n’ont ni de statut clair ni de droits à une protection sociale et gagnent largement moins que le salaire minimum, voire ils fournissent un service équivalent à un emploi sans aucune indemnité.

En France, 32 % des 15-29 ans occupent un emploi précaire contre 7 % des 30-49 ans d'après  l'observatoire des inégalités.

La précarité dans l’emploi frappe d’abord les plus jeunes : 32,3 % des actifs occupés de 15 à 29 ans occupent un contrat à durée déterminée (CDD), contrats aidés, stages ou sont en apprentissage, contre 7,7 % des 30-49 ans. Leur inexpérience, mais aussi leur arrivée dans une période plus difficile où chacun s’accroche à son emploi explique en partie cette précarité dans l’emploi. Même avec des salaires inférieurs, l’entrée dans le monde du travail reste un parcours d’obstacles, souvent fait de stages nombreux et de longues périodes de précarité. Si la majorité occupe un contrat à durée indéterminée (63,2 %), 4,2 % des jeunes actifs exercent un emploi temporaire (intérim) contre 1,5 % des actifs de 30 à 49 ans, 17,3 % sont en CDD contre 5,2 % des 30-49 ans. La situation vécue par les jeunes générations est beaucoup plus difficile que celle des plus anciennes : les moyennes tous âges confondus masquent ce phénomène massivement inégalitaire. 

Cette situation est inacceptable !
Patrick Itschert, secrétaire général adjoint de la CES, a déclaré : « Les acteurs publics et les partenaires sociaux doivent répondre concrètement à cette situation des jeunes au chômage et en situation précaire, incluant les stages. Il est fondamental de parier sur la jeunesse comme partie non pas du problème mais de la solution à la construction européenne ».

 

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