Marées humaines dans les rues d'une Espagne en grève, le 29 mars 2012
30 mars 2012Des marées humaines agitant des nuées de drapeaux rouges ont défilé jeudi 29 mars dans toute l'Espagne, des manifestations émaillées de violences à Barcelone, au soir d'une grève générale contre la réforme du travail et la politique d'austérité du gouvernement.
Image de la Corogne (Galice)
A la veille de l'annonce du budget 2012, marqué par une cure de rigueur sans précédent, des centaines de milliers de personnes ont manifesté à travers le pays, point d'orgue de l'exaspération sociale qui grandit sur fond de chômage galopant, de récession et de coupes sociales draconiennes.
Brandissant des pancartes avec les mots "Réforme du travail, NON", les piquets de grève s'étaient installés tôt le matin aux portes des usines, des marchés de gros de Madrid et Barcelone, des banques ou des stations de transports en commun, placardant des affichettes annonçant: "Fermé pour cause de grève".
Photo de Valence (Espagne)
Les syndicats CCOO et UGT voulaient ainsi dénoncer la réforme du marché du travail déjà appliquée par le gouvernement, dans le but de combattre un chômage qui frappe 22,85% des actifs. Cette réforme aura pour seul effet d'aggraver le fléau, ce que confirme le gouvernement espagnol lui-même qui prévoit la destruction de 630.000 emplois en 2012 et un chômage à 24,3% en fin d'année.
Portant de petites pancartes où étaient dessinés des ciseaux, symbole des réductions budgétaires, au moins 100.000 manifestants ont parcouru les avenues du centre de Madrid. Les manifestants, évalués à 800.000 par les syndicats, défilaient aussi à Barcelone, la deuxième ville du pays. Partout ailleurs, la mobilisation était forte, avec 50.000 personnes à La Corogne selon la police, 25.000 à Saint-Jacques de Compostelle selon les syndicats et entre 72.000 et 400.000 dans toute l'Andalousie, suivant les estimations.
Photo de Madrid