Il délocalise, il restructure, nous trinquons... Merci Patron ! (La BD)
20 mai 2014Sites pollués, drame du licenciement, restructurations, délocalisations, autant de situations que d'injustices, illustrées en bandes dessinées en 2009 par 6 auteurs européens pour 5 histoires.
Lire la BD "Merci Patron" en direct sur le Web; On peut aussi la télécharger en PDF ici, ou sur le site de Calaméo (Ouvrir la BD en pleine page et cliquer sur l'icone en haut à droite) , ou se la procurer en écrivant à la CGT à Montreuil.
Ce n'est pas la première fois que l'on voit des petits strips reprenant des histoires ou des idées de syndicalistes.
Mais c'est un vecteur d'habitude plutôt utilisé par le patronat (car c'est plutôt cher !), dans ses publications d'entreprises, même si, pendant une époque la VO ou l'Humanité des années 1960 ou 1970 l'utilisaient périoquement (On se souvient, par exemple, de l'évocation de la Résistance et de la déportation, à l'occasion des anniversaires de la Libération en 1964, ou en 1974 !). Les employés les plus anciensd'une grande ou d'une moyenne entreprise, ou les retraités, ont pu en lire sur des tracs ou des affiches.
Elle dévoile les responsabilités patronales et les actionnaires, passés maîtres dans la délocalisation et la fermeture de sites, dans le détournement des règles et des lois, et met en évidence les maux que subissent les salariés spoliés, voire maltraités. Ces faits sont bien réels, et le quotidien terrible de milliers de salariés à travers l'Europe, ou le monde (Voir la situation que les multinationales de la distribution font subir aux travailleurs du textile au Bengladesh).
Finalement, cette BD illustre le fait que peu de choses ont changé en ce domaine par rapport à ce que décrivait Jean Jaurès dans son célèbre discours à la Chambre des députés, le 19 juin 1906 :"(...) Ah! Le patronat n'a pas besoin, lui, pour exercer son action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes, à huis clos, dans la sécurité, dans l'intimité d'un conseil d'administration, et à quelques-uns, sans violence, sans geste désordonnés sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour d'un tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers. ils décident que les ouvriers qui continueront la lutte seront exclus, seront chassés seront désignés par des amrques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l'universelle vindicte patronale. Cela ne fait pas de bruit; c'est le travail meurtrier de la machine qui, dans son engrenage, dans ses laminoires, dans ses courroies, a pris l'homme palpitant et criant; la machine ne grince même pas et c'est en silence qu'elle broie" (Extrait de "L'intolérable", de Jean Jaurès, 1859-1914: Volume 1, page 68)