Noël en Grèce : l’effondrement du pouvoir d’achat provoque la hausse de la pollution atmosphérique
28 déc. 2013
"Les citoyens sont appelés à réduire l'utilisation des cheminées, en raison de la concentration des particules atmosphériques", a indiqué un communiqué de presse du ministère grec de l'Environnement.
Cette mise en garde ministérielle a été publiée après que la météo eut prévenu que "le manque de vent et l'humidité allaient favoriser la pollution", du fait de l'augmentation de l'usage du chauffage au bois, a expliqué lundi à l'AFP une responsable du bureau de presse du ministère.
Alors que le niveau normal de concentration des particules est établi à 50 mg/m3, le week-end dernier il s'est élevé à 101mg/m3 et 102mg/m3 respectivement.
Ce phénomène est apparu pour la première fois en décembre 2012 après l'alignement de la taxation du fioul sur celle de l'essence dans le cadre des politiques d'austérité décidées par la Troïka, qui ont poussé de nombreux foyers grecs de renoncer au chauffage au fioul. A l'époque la concentration des particules atmosphériques avait atteint 150 mg/m3.
La politique économique dictée par l'Europe aggrave la crise économique subie par la Grèce depuis 2010. Elle avait pourtant dans un premier temps contribué à réduire la pollution atmosphérique à Athènes, en réduisant le trafic automobile après l'augmentation énorme des taxes sur l'essence. En effet, selon les estimations de l'industrie automobile, la Grèce a perdu un million de véhicules depuis 2009. De janvier à novembre, les nouvelles immatriculations ont chuté de près de 40 %, pour atteindre les 55 000 véhicules. Il s'agit de la plus forte baisse au sein de l'Union européenne.
Cette année, dans 6 000 entreprises grecques, la prime de Noël a été supprimée.
Mais pour les retraités grecs, la prime de fin d'année avait été supprimée il y a quatre ans.
L'on assite, de plus, à une hausse des coupes sauvages de bois dans les forêts, ce qui contribue aussi à la dégradation de la qualité de l’air et aggrave l’érosion des terres.
La politique d'austérité dicté par l'Europe est donc en train de provoquer, en plus d'une catastrophe sociale et humanitaire, une catastrophe écologique.