Nouvelle grève générale au Portugal
30 juin 2013La grève a été d'une ampleur exceptionnelle, car si ces mesures étaientmise en oeuvre, cela se traduirait pour les salariés par
Les trains, les métros et l'administration publique ont été paralysés jeudi. Le transport aérien a été aussi perturbé, tout comme les médias publics et les hôpitaux entre autres.
« L'adhésion est très forte et dépasse largement nos attentes », a déclaré en fin de matinée le chef du syndicat UGT, Carlos Silva. De son côté, celui de la CGTP, Armenio Carlos, qui réclame des élections anticipées.
C'était la première grève générale depuis le remaniement du gouvernement de centre droit, il y a cinq mois. Le gouvernement est ainsi le premier depuis 1974 à essuyer deux grèves de ce type en deux ans. Le gouvernement a annoncé le report de l'âge du départ à la retraite à taux plein à 66 ans, et l'allongement du temps de travail de 35 à 40 heures pour les fonctionnaires. De plus, le nombre de fonctionnaires devrait être réduit de 30 000.
Tout en reconnaissant le « droit inaliénable » de faire grève, le premier ministre, Pedro Passos Coelho, un militant de l'austérité, a littéralement provoqué les salariés en déclarant la veille au Parlement que « le pays a besoin de moins de grèves et de plus de travail ».
Or avec sa politique, le chômage ne cesse de monter. 50% des jeunes sont au chômage, laissant craindre l’émergence d’une « génération perdue ». Si les salariés font grève c'est qu'ils veulent garder leur travail, et pouvoir vivre avec leur salaire !
Avec ces mesures, le PIB portugais devrait de nouveau baisser de 2,3 % cette année, et le taux de chômage devrait atteindre le record de 18,2 %. Avec l'austérité, il n'y a pas de fin. C'est la récession sans fin.
Comment ça marche ? En mai 2011, Lisbonne a obtenu un n-ième prêt, cette fois ci de 78 milliards d'euros (106 milliards de dollars canadiens), de ses créanciers qui en ont profité pour le contraindre à décider d'accroître encore l'austérité en s'engageant à ramener son déficit public au-dessus des 3 % de son PIB. C'est un véritable nœud coulant qui est passé autour du cou du pays, qui leur permet, en conséquence, d'aspirer à leur seul profit toutes les richesses produites.
Les mesures d'austérité ont, à chaque fois, alimenté le chômage et la récession. Cela devrait continuer à se dégrader, et la baisse des salaires devrait atteindre les -50% par rapport à ce qu'ils étaient avant la crise, réduisant la consommation et pesant sur les débouchés des entreprises. C'est un cercle vicieux d'où il est urgent de sortir.