Nouvelle taxe sur les entreprises : Ce sont les salariés et les retraités qui paieront !

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Le ministre de l'Economie a annoncé que la taxe sur l'excédent brut d'exploitation ne serait pas mise en place, et qu'elle serait remplacée temporairement par une surtaxe sur l'impôt sur les sociétés.

La mesure devait pourtant rapporter 2,5 milliards d'euros pris sur une petite partie des profits des grosses entreprises, celles dont le chiffre d'affaires dépasse 50 millions d'euros annuels. Mais son annonce s'était heurtée à tous les lobbies de défense des actionnaires, et principalement l'Afep, lobby des grandes entreprises.

Le ministre Moscovici a donc remballé sont projet, et annoncé qu'elle serait remplacée par "une surtaxe temporaire sur l'impôt sur les sociétés", dans l'attente d'un abandon de cette dernière, qui sera la marque d'une capitulation définitive en rase campagne. Car, bien évidemment, le Medef et ses lobbies ne vont pas en rester là.

Dès sa présentation, le Medef avait combattu cette mesure. "C'est de la folie !", s'était emporté son vice-président, Geoffroy Roux de Bézieux.

Cet impôt sur l'excédent brut d'exploitation apparaîssait pourtant comme une bonne idée car elle allait contraindre les actionnaires à accepter une limitation dans l'augmentation leurs dividendes. Mais il est vrai que lorsqu'on est habitué à des augmentation de revenus de l'ordre de 25% (comme cette année) on a du mal à accepter l'idée de n'en obtenir que 22% ! La citoyenneté des riches s'arrête au niveau du portefeuille !

Dans un communiqué, le Medef s'est félicité de la nouvelle, mais, en déplorant la mise en place d'une surtaxe temporaire sur l'impôt sur les sociétés, a confirmé implicitement qu'il continuait le combat pour un abandon définitif du projet.

Une capitulation "au plus haut niveau de l'Etat"

"Il n'y aura pas dans le projet de loi de finances 2014 cette taxe sur l'excédent brut d'exploitation", a donc déclaré Pierre Moscovici, indiquant avoir pris cette décision avec son homologue délégué au Budget, Bernard Cazeneuve, après concertation avec l'Afep, le Medef, et la CGPME. "La politique, c'est aussi de la psychologie", a commenté ironiquement le ministre, qui avait notamment reçu ces derniers jours le patron du Medef, Pierre Gattaz.

"C'est une décision qui a été prise au plus haut niveau de l'Etat, et donc nous en sommes tous solidaires et informés", a précisé au même moment Arnaud Montebourg, lors d'un débat sur BFMTV avec Geoffroy Roux de Bézieux annonce le communiqué de l'AFP. "On a évité une nouvelle révolte des Pigeons parce que cette taxe, tous les entrepreneurs, les petits et les grands, étaient contre", avoué ce dernier, révélant la manoeuvre de puissances bancaires et industrielles.

Au final, la taxe controversée sera jetée aux oubliettes par voie d'amendement au projet de loi de finances dans la discussion budgétaire à l'Assemblée nationale; comme un budget c'est sérieux, ce seront les autres contribuables qui seront appelés à contribuer plus, pour que les gros actionnaires continuent de se gaver plus !

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